Si les préconisations sont suivies, les deux dirigeants, Visiomed et Negma, feraient l’objet d’une amende record pour une affaire de ce type.
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ToggleEric Sebban et Oliver Hua risquent 1,25 million d’amende
Le Collège de l’AMF a requis 100.000 euros de sanctions contre la société Visiomed, et 1,25 million d’euros contre deux anciens dirigeants, Eric Sebban et Olivier Hua, pour diffusion d’informations fausses et trompeuses. La société d’investissement Negma risque, elle, 200.000 euros d’amende pour ne pas avoir déclaré des franchissements de seuil. Le groupe Negma fait également l’objet d’une procédure en Italie impliquant une ministre du gouvernement de Giorgia Meloni.
En plein conflit avec Bewellconnect
Cette procédure intervient alors même que Visiomed est en pleine bataille judiciaire avec un partenaire commercial, Bewellconnect, depuis cet été. Vendredi 13 octobre, la start-up spécialisée dans les dispositifs de santé connectés, était convoquée devant la Commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour des faits commis entre fin 2017 et juillet 2019.
Accusations de manipulations de marchés
Le gendarme boursier accuse Visiomed et deux de ses anciens dirigeants, de manipulations des marchés via la diffusion d’informations fausses et trompeuses. A treize reprises, sur une période d’un an et demi, ces derniers auraient menti au marché, sur des indicateurs ou sur des opérations de levées de fonds. Ils auraient fourni des informations qui « présentaient la situation de Visiomed plus positive que la réalité ».
L’Autorité des marchés financiers (AMF) a réclamé vendredi un total de 1,35 million d’euros d’amendes contre la société de dispositifs de santé connectés Visiomed et ses deux anciens dirigeants, dans une affaire de manipulation de marché via la diffusion d’informations fausses ou trompeuses.
Des informations présentant Visiomed de façon plus positive que la réalité
L’AMF reproche à Visiomed d’avoir communiqué à 13 reprises entre fin 2017 et juillet 2019 des informations qui « présentait la situation de Visiomed plus positives que la réalité », a souligné la rapporteure de l’enquête réalisée par le gendarme boursier.
Dans le détail, le représentant du Collège de l’AMF a proposé des amendes de 750.000 euros contre Eric Sebban, fondateur et PDG du groupe avant juin 2018 et de février à juin 2019, de 500.000 euros contre Olivier Hua, PDG entre juin 2018 et février 2019, et de 100.000 euros contre Visiomed.
Une sanction pécuniaire de 200.000 euros a aussi été demandée à l’encontre de Negma Groupe, une société d’investissement qui a participé à des levées de fonds de Visiomed, et à qui il est reproché de ne pas avoir déclaré des franchissements de seuil au capital de l’entreprise en 2019 à quatre reprises.
Visiomed aurait trompé le marché
Pour la rapporteure de l’enquête de l’AMF, Visiomed a trompé le marché en annonçant des perspectives de croissance de son chiffre d’affaires basées sur des commandes pas encore contractées fermement, en surévaluant le déploiement de ses stations de téléconsultation Visiocheck et en donnant des informations incomplètes et trompeuses sur ses levées de fonds.
Concernant les commandes non contractées fermement, Eric Sebban a assuré avoir reçu deux bons de commande avant les communications incriminées, mais dans lesquels il manquait des informations pour être valides. Il estime que Visiomed n’a pas apporté, voire a supprimé, des pièces utiles aux enquêteurs.
Le représentant du Collège de l’AMF a de son côté souligné la « gravité des griefs, la répétition » des faits et le « caractère aggravant » de la situation d’Eric et d’Olivier Hua, « des dirigeants qui connaissent par cœur la sensibilité des marchés et l’importance d’informations nouvelles ».