Des informations sur les partenaires chinois de Norodom Ravichak pourrait bien rebattre les cartes dans la semaine de négociation qui s’ouvre pour la reprise de l’AS Saint-Etienne. Le gagnant sera connu vendredi
Sommaire
Toggle- Une lettre d’intention signée du prince Amarithivong
- « Connecter le club à notre réseau commercial et sportif en Chine »
- Le football, cible stratégique pour la République Populaire de Chine
- Derrière Norodom Ravichak, 17 entreprises et 22 marques chinoises
- L’importance de ces partenaires chinois manifestement dissimulée
- Une explication possible à l’opacité des capitaux de Norodom Ravichak
Une lettre d’intention signée du prince Amarithivong
Warning-trading.com a eu accès à une lettre confidentielle dévoilant l’envers du projet de reprise de l’AS Saint-Etienne emmené par Norodom Ravichak, l’un des treize princes héritiers du Cambodge.
Cette lettre est signée par Norodom Amarithivong, frère de Norodom Ravichak et vice-président du « Royal Future International », une société liée au Royal Group, le fond de gestion de la fortune royale cambodgienne.
« Connecter le club à notre réseau commercial et sportif en Chine »
« En nous associant à l’AS Saint-Étienne, nous avons l’intention de connecter le club à notre réseau commercial et sportif en Chine et de pousser l’ASSE à un tout autre niveau » , explique le document. « Grâce à nos relations étroites avec le ministère chinois des Sports et la Fédération chinoise de football, nous allons promouvoir la marque du football et du patrimoine de Saint-Étienne auprès d’un grand nombre de sociétés chinoises qui cherchent à développer leur image à l’étranger ».
Plus qu’un projet singulier et original, l’offre de Norodom Ravichak doit s’interpréter comme une tentative chinoise d’allonger la liste des acquisitions de biens stratégiques en France et en Europe. Après les terres agricoles, le Club Med, les hôtels Campanile, Kyriad ou Première Classe, l’Aéroport de Toulouse-Blagnac (brièvement), près de 150 châteaux du Bordelais, Lanvin, Aoste, Justin Bridou ou Cochonou…
Le football, cible stratégique pour la République Populaire de Chine
Le rachat de clubs de football européens prestigieux fait partie d’une stratégie chinoise plus vaste, visant à renforcer le poids de l’Empire du milieu dans les instances footbalistiques internationales. En France, le FC Sochaux est déjà passé sous pavillon chinois.
« Le football est devenu de plus en plus populaire en Chine et en Asie du Sud-Est. Il est également devenu une priorité stratégique pour Pékin » explique le prince cambodgien dans sa lettre d’intention.
Le rachat de l’AS Saint-Etienne est présenté par cette lettre comme un maillon d’une chaîne devant permettre que « la République populaire de Chine accueille la Coupe du monde dans un avenir proche ».
Derrière Norodom Ravichak, 17 entreprises et 22 marques chinoises
Pour valoriser l’achat éventuel de l’AS Saint-Etienne, Norodom Amarithivong met en avant les liens privilégiés que son groupe entretiendrait avec près de 17 très grosses entreprises et 22 marques chinoises, « intéressées par la promotion de leur image à l’étranger à travers des ambassadeurs tels que l’AS Saint Etienne ».
Dans cette liste, on trouve des marques aussi connues que Haier, TCL, Xiaomi ou Huawei.
Le groupe de Norodom Ravichak termine la lettre par une estimation des retombées publicitaires que le club pourrait espérer de ce partenariat avec la Chine: « le sponsoring estimé (…) s’élèvera à 5 millions de dollars pour la première année de coopération, et augmentera de 10 millions de dollars et plus chaque année pour atteindre 100 millions de dollars de sponsoring tout au long d’un plan sur plusieurs années ».
L’importance de ces partenaires chinois manifestement dissimulée
Si Norodom Ravichak n’a jamais fait mystère de l’origine chinoise d’une partie des fonds destinés à racheter l’AS Saint-Etienne, il a toujours présenté son projet de rachat comme une ambition et un projet personnel consistant à « prendre soin de l’ASSE » et apporter « des moyens suffisants pour réaliser ces ambitions et permettre à Saint-Étienne de retrouver sa splendeur« .
Le prince a également fait miroiter des partenariats entre le club stéphanois et la fédération cambodgienne de football: « Je pense notamment à développer des académies, point fort de l’ASSE, dans mon pays, le Cambodge, et dans d’autres pays du continent asiatique ». Dans cette lettre, cette promesse-ci est reléguée à l’avant dernier paragraphe, bien après l’importante collaboration attendue avec la Chine.
Une explication possible à l’opacité des capitaux de Norodom Ravichak
D’après une source bien informée, Norodom Ravichak pourrait n’être qu’un partenaire financier minoritaire, voire ultra-minoritaire, dans ce projet de reprise, consistant essentiellement à permettre à des intérêts chinois de mettre la main sur un club français.
L’auteur de cette lettre, Norodom Amarithivong, présente sommairement la structure entrepreneuriale se portant acquéreur de l’AS Saint-Etienne. La Royal Future lnternational Cambodia Holdings Group y jouerait un rôle-clé. Or, si Norodom Amarithivong est effectivement directeur du conseil d’administration et l’un des directeurs de Royal Future lnternational, c’est a coté de Chinois tels que Huang Gang, Wang Zhiyuan, Yang Di ou Zhong Tianfei
Le prince cambodgien aura probablement sollicité des partenaires financiers en dehors de Chine pour leur demander une sorte de crédit-relais, remboursable par ses partenaires chinois dès lors que ces derniers auront obtenu un sésame incontournable: les autorisations de sorties de capitaux de la part de Pékin.
Ce montage pourrait apparaître, d’un certain point de vue, comme une façon de dissimuler temporairement pour rassurer Saint-Etienne les intérêts chinois que le prince Norodom Ravichak défendrait en réalité.
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