Avec la crise du COVID, les Français changent leurs habitudes d’investissement pour aller vers des produits plus dangereux. Une opportunité pour les escrocs…
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ToggleEffets du COVID sur les investissements classiques
En 2020, les investisseurs se sont comportés de manière mesurée dans leur prise de risque. Si la moitié des Français pense que la situation actuelle ne doit pas les conduire à prendre plus ou moins de risque, 28% d’entre eux affirment toutefois que la pandémie de COVID-19 les incite à être prudent. En 2020, un tiers d’entre eux ont investi dans des instruments déjà détenus ou dans des nouveaux instruments, majoritairement des actions.
Fin septembre, les inquiétudes se confirment puisqu’un quart des investisseurs se disait préoccupé de son épargne et de sa situation financière. Malgré ces interrogations, le risque de se faire tromper par des produits risqués est encore très présent. Pour preuve : 54% des Français disent avoir confiance dans une proposition de placement au capital garanti avec un taux de rémunération nettement supérieur aux autres placements. Ce goût du risque est retrouvé préférentiellement chez les hommes CSP+ , de 35-49 ans et aux revenus supérieurs à 6000€.
Jeux d’argent en ligne: qui sont les gagnants du confinement?
Au deuxième trimestre 2020, le marché des jeux en ligne a enregistré une baisse globale de 6% de chiffre d’affaires(CA) en raison de l’arrêt des compétitions sportives. En regardant dans le détail, on constate que le CA des paris sportifs a reculé de 56% tandis que le poker et les paris hippiques ont enregistré une forte hausse. «Notre activité a plus que doublé. Avec le confinement, c’est 5000 nouveaux comptes par jour qui étaient ouverts», confie, au Figaro, Aurélien Guiglini, responsable du poker chez Winamax.
En revanche, en 2020, au troisième trimestre, le marché des jeux en ligne a affiché une croissance de CA de 25% par rapport au deuxième trimestre. En comparant avec le troisième trimestre 2019, celui de 2020 affiche une progression de CA de 19%. Une incroyable ascension portée notamment par une hausse du nombre de joueurs de 29%. Pour l’Autorité nationale des jeux (ANJ) « L’ensemble de ces éléments concourt ainsi à consolider la croissance du marché des jeux en ligne sur des bases particulièrement dynamiques, en phase avec les niveaux observés ces deux dernières années ».
Et du côté des produits financiers toxiques?
La crise sanitaire liée au COVID-19 et les mesures de confinement associées constituent un scénario idéal pour les arnaqueurs. Leurs futures victimes sont dans une certaine incertitude financière face à l’avenir, isolées et accessibles facilement par téléphone ou e-mail et enfin, en perte de repères face à une situation inédite.
Dans ce contexte, il fallait s’attendre à une augmentation spectaculaire des fausses entités financières proposant des placements aux rendements séduisants. Sans attendre, mercredi 13 janvier, l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) a annoncé, via un communiqué de presse, avoir répertorié, pour l’année 2020, en France, 1081 sites ou entités « proposant des crédits, des livrets d’épargne, des services de paiement ou des contrats d’assurance sans y être autorisés ».
C’est le double par rapport à 2019. Le mode opératoire ? 40% de ces offres frauduleuses usurpent l’identité d’un établissement ou d’un intermédiaire financier autorisé à commercialiser de tels produits. Sur ces 1081 acteurs recensés en 2020, dont la liste noire est accessible sur le site de l’ACPR, 361 sont arrivés sur le marché seulement au dernier trimestre. Compte tenu de la pandémie qui perdure en ce début d’année 2021, ces arnaqueurs vont poursuivre leur course effrénée de création de faux sites financiers. Nous l’avions déjà mentionné, le COVID est une opportunité… pour les escrocs. Restez vigilant!