Des pratiques de ransomware en pleine expansion, avec la clé des centaines de millions de dollars empochés par les pirates et leurs affidés tapis derrière un système opaque et protégés par de divers montages de bitcoin.
Pour soutirer de l’argent à des entreprises, des particuliers, des groupements de pirates ont mis en place des stratégies qui consistent notamment à créer des logiciels malveillants dont l’incursion dans le système informatique bloque les données et verrouille les fichiers. Ces pirates prennent contact avec leurs malheureuses victimes et demandent de fortes sommes, parfois folles, dont le paiement débouchera sur l’envoi d’un code qui servira à de faire fonctionner le système informatique corrompu. Expliqué ainsi, le ransomware a l’air banal, mais plusieurs précautions sont de façon intelligente appliquées par les pirates de passer entre les griffes des juridictions en charge de la lutte contre la cybercriminalité.
144 millions de dollars de chiffres d’affaires en 6 ans
Les chiffres officiels récemment communiqués en ce qui concerne les sommes payées par les victimes sont au-delà des espérances et créent la stupéfaction générale. Plus de 140 millions de dollars annoncés par le superviseur du FBI, Joel DeCapua, le lundi 24 février 2020 à l’occasion de la conférence de cybersécurité. Ces chiffres qui ne couvrent que la période allant du 1er octobre 2013 au 7 novembre 2019 illustrent bien que le business du ransoware est bien rentable pour les organisations pirates qui peaufinent de plus en plus leurs techniques d’hameçonnage en travaillant en réseau.
Le superviseur du FBI DeCapua souligne que les chiffres ne comprennent que les paiements en Bitcoins et excluent les pertes connexes subies par les victimes. La plupart des transactions sont faites en Bitcoins et envoyées soit sur des exchanges, soit directement dans les poches des cybercriminels, soit sur des mixeurs de cryptomonnaie, qui ont en l’occurrence servi de services de blanchiment de monnaie numérique. Si plusieurs randsomware concentrent les opérations et essaient d’avoir leur part de ce marché sulfureux, il existe de grosses cylindrées qui s’adjugent la grande partie.
Les ransomwares les plus cotés
En tête de peloton des ransomwares, il y a Ryuk. Il s’agit d’un virus basé en Chine. Les pirates qui se cachent derrière ce ransomware ont engrangé environ 61,26 millions de dollars en une seule année. Le 2ième, Crysis ou Dharma, a permis à leurs propriétaires d’avoir environ 24,48 millions de dollars sur 3 ans. Le 3e grand ransomware est Bitpaymere, avec un total de 8,04 millions de dollars collectés sur une période de 2 ans.
Selon les explications du FBI, Joel DeCapua, l’emballement autour des ransomware est en partie dû à la vaste économie qui s’est construite autour des malwares. Ainsi, les développeurs de logiciels malveillants mettent différentes sortes de ransomware et contactent des affiliés par le biais des forums de pirates et sur le darkweb. Ces derniers utilisent ces canaux pour répandre ensuite les ransomwares aux victimes et perçoivent un pourcentage des rançons collectées.
Par ailleurs, ce qui alimente les paiements des rançons aux ransomwares, c’est la possibilité qu’ont les entreprises de souscrire à des formules d’assurance assez spéciales qui couvrent les risques liés aux malwares.