A priori, nul ne risque de faire confiance à le site insolite Abesix-belgique.business.site, qui prétend offrir des services d’achat/vente de cryptomonnaie et qui est si mal conçu que l’arnaque y est évidente. Mais, les escrocs font tant de victimes ces derniers mois, qu’il nous paraît opportun de parler encore de ce site sans contenu. On n’y compte pas plus de 30 phrases et il n’y existe aucune information permettant de mieux comprendre le fonctionnement de ce site.
Un site vide
On est très frappé par l’absence systématique de contenu. On retrouve sur le site une image classique de cryptomonnaie, le nom de la pseudo-firme, ABESIX Belgique, et l’adresse qui est censée être la sienne : Financial Planner in Watermael-Boitsfort Avenue du Bois de la Cambre, 1, Watermael-Boitsfort. C’est bien tout ce que l’on lit sur le site. On ne trouve même pas une description de l’intervention de cette firme sur le marché de la cryptomonnaie. C’est un site sans condition de vente et sans mentions légales. Et le peu qu’il affiche le condamne encore. Par exemple, on retrouve sur l’unique page du site cette photo présentée comme étant celle du PDG de la firme ABESIX Belgique.
Il s’agit de Bernard Arnault. On imagine mal Bernard Arnault en train de mettre en place une firme comme ABESIX Belgique. Et si c’était le cas, il est vrai que la presse en aurait fait son chou gras, comme c’est le cas pour le libra de Facebook qui, alors qu’il n’est même pas encore mis sur le marché, fait depuis des mois l’actualité dans le domaine de la cryptomonnaie. Si donc l’on nous fait croire qu’ABESIX Belgique est rattachée à la société Pilinvest Participations, c’est juste pour utiliser le nom de Bernard Arnault.
Que l’une des premières fortunes du monde décide de se lancer dans les cryptomonnaie sans que cela ne fasse la une, c’est bien impensable. Et c’est encore moins pensable qu’il aille monter sa firme en Belgique, et non pas ici en France, sachant que la presse le lui aurait bruyamment reproché, vu qu’on crie partout que 81% de ses affaires sont installées en Belgique. Bref, nous sommes juste en pleine usurpation d’identité.
Le désaveu de la FSMA
Dans un communiqué, la FSMA a signalé que « L’entreprise belge ABESIX mènerait des activités de conseil et de commerce en cryptomonnaies[…], dans la mesure où ABESIX proposerait également des monnaies virtuelles, la FSMA souligne que celles-ci ne sont à ce jour soumises à aucun contrôle financier ni surveillance. »
Le régulateur avertit également le public que « l’acte de constitution d’ABESIX s’avère être un faux : la société Pilinvest Participations n’est ni le fondateur ni un associé d’ABESIX, et n’est en aucune façon impliquée dans la constitution et les activités d’ABESIX. »
Il va donc de soi que l’on ne devrait pas faire confiance à ABESIX Belgique, en dépit de tout ce qu’on peut s’entendre dire par ses démarcheurs. Nous voudrions rappeler, après la FSMA que « Les arnaques de ce genre continuent de faire des victimes en Belgique », et donc en France aussi. Il faut donc savoir faire preuve de la plus grande prudence vis-à-vis de ces produits qui sont la prédilection de ceux que le régulateur belge appelle les « fraudeurs 2.0 ».