Fin février, à Netanya, près de Tel-Aviv, trois Franco-Israéliens ont été interpellés, soupçonnés d’avoir usurpé l’identité de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, pour dérober 8 millions d’euros à un chef d’entreprise.
La bonne coopération entre les autorités françaises et israéliennes a permis de démanteler un vaste système d’escroquerie. Les malfaiteurs se faisaient passer pour Jean-Yves Le Drian afin d’escroquer des victimes françaises de plusieurs millions d’euros.
Près de 180 faits recensés
La technique employée par les escrocs est simple et s’inspire de la « fraude au président » ou de la « fraude aux faux ordres de virement ». Les malfaiteurs contactaient des chefs d’entreprises mais également des ambassades ou des consulats en se faisant passer pour Jean-Yves Le Drian afin de leur demander de l’argent destiné à payer la rançon d’otages aux mains des djihadistes. Ils demandaient aux victimes de rester discrètes en transférant l’argent sur des comptes dans des paradis fiscaux. L’escroquerie allait même encore plus loin avec des appels réalisés en visioconférence où l’homme au visage caché était assis derrière un bureau ministériel. Le ministère de la Défense a signalé 180 faits depuis août 2015, selon une source judiciaire.
Une victime flouée de 8 millions d’euros
Sur les nombreuses tentatives menées par les escrocs, une a finalement réussi. En effet, un chef d’entreprise leur a versé 8 millions d’euros qui ont transité sur des comptes en Europe puis en Asie avant de s’évaporer en partie dans des paradis fiscaux. Au total, cette escroquerie porte sur des dizaines de millions d’euros, a précisé une source proche de l’enquête.
Les enquêteurs ont toutefois réussi à localiser leurs téléphones. Trois hommes, âgés de 37 à 47 ans ont été arrêtés le 26 février 2019 dans un appartement situé à Netanya. Ils ont nié les faits au cours de leur garde à vue et ont été écroués. Rappelons que le pionnier de ces arnaques, Gilbert Chikli, qui a fui en Israël en 2009, a été condamné à 7 ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende par le tribunal correctionnel de Paris en 2015. En 2016, le procureur de la République de Paris chiffrait à 500 millions d’euros le préjudice causé par ces escroqueries depuis 2010.
Quand réussira-t-on à retrouver les centaines de millions d’euro’s de l’escroquerie pour rembourser les victimes ?
Que fait-on avec les banques qui ouvrent des comptes en banque pour les escrocs ?