Un nouveau type de fraude électronique pourrait faire fermer plusieurs entreprises québécoises. Trois PME ont déjà perdu 8 millions de dollars et sont désormais menacées de faillite.
La Sûreté du Québec (SQ) a décelé une arnaque dangereuse reposant sur un logiciel en apparence banal. Une fois installé, il permet aux escrocs de vider le compte bancaire d’une PME en seulement quelques secondes. L’arnaque pourrait causer des préjudices financiers importants si ses auteurs ne sont pas bientôt arrêtés.
Un logiciel frauduleux qui vide les comptes des entreprises
La fraude expliquée par le Journal de Montréal repose sur un système relativement simple. Les fraudeurs se font passer pour une banque et prétextent une mise à jour du système bancaire permettant de simplifier le travail de comptabilité. Un logiciel est envoyé à l’entreprise par email. Lorsqu’il est installé, les escrocs ont toute liberté pour vider ses comptes.
Le capitaine du Service des Enquêtes sur l’Intégrité de l’Economie à la Sûreté du Québec (SQ), Alain Gaulin, estime que cette nouvelle arnaque électronique pourrait causer d’importants dommages si plusieurs autres entreprises tombent dans le panneau. De plus, les victimes risquent de ne pas être dédommagées par la banque puisque cette dernière n’a aucun lien direct avec la fraude. « C’est dangereux, et c’est sûr qu’il y a des risques de faillite pour les entreprises qui mordent à l’hameçon », précise le capitaine Gaulin, au Journal de Montréal. Les autorités ont très peu d’informations sur les responsables qui en sont à l’origine. Pour le moment, l’escroquerie semble se concentrer uniquement sur les PME, avec une stratégie bien rodée. En effet, les escrocs adoptent le langage des institutions bancaires pour paraître crédibles, et cela fonctionne.
Trois PME ont perdu la totalité de leurs liquidités
Trois entreprises de l’Abitibi, de la Mauricie et de la Rive-Sud de Montréal sont tombées dans le piège et ont perdu près de 8 millions de dollars. Cette escroquerie rappelle la fraude de type président, qui avait permis aux fraudeurs de soutirer 23 millions de dollars aux sociétés québécoises entre 2014 et 2016. La majorité d’entre elles avaient alors dû déclarer faillite. Cependant, selon Alain Gaulin, cette nouvelle tactique est encore plus menaçante. Elle pourrait en effet s’étendre aux organismes publics.
La SQ ne connaît pas encore l’identité des fraudeurs. Il peut s’agir d’une personne agissant seule comme un groupe international. Les autorités ont toutefois la certitude que l’interlocuteur en contact avec les PME parle français, et dispose de solides connaissances en finance et informatique. Les fraudes électroniques sont particulièrement délicates à déceler. Effectivement, les escrocs utilisent plusieurs techniques efficaces pour effacer leurs traces, ce qui rend l’enquête plus difficile. Ils peuvent par exemple modifier leurs adresses IP ou se connecter sur des serveurs internationaux pour complexifier les démarches entreprises par les autorités.
Ainsi, il est nécessaire de rappeler qu’il ne faut jamais contacter son institution bancaire avec une adresse électronique ou un numéro de téléphone communiqué dans un email. Il est conseillé de contacter directement sa banque, dès le moindre doute.