La juge d’instruction française, Hélène Morton, qui enquête sur les escroqueries en ligne commises depuis Israël, a déclaré au Times of Israël que la justice israélienne ne coopère pas suffisamment avec la France pour arrêter les escrocs.
La juge Morton enquête actuellement sur une escroquerie impliquant des individus qui imitent des agents sportifs depuis Israël. Selon elle, le principal problème serait la coopération internationale avec Israël.
Des suspects impliqués dans des arnaques aux diamants et aux bitcoins
Hélène Morton enquête sur une escroquerie qui a débuté en août 2017. Le principe est simple : des personnes contactent des équipes de foot professionnelles en se faisant passer pour les agents des joueurs. Les escrocs leur signalent un changement de compte bancaire sur lequel est viré le salaire du joueur. Rien ne laisse penser qu’il s’agit d’une arnaque car l’imposteur donne des informations précises démontrant une parfaite connaissance des organes dirigeants du club et de son fonctionnement. Une fois l’argent viré sur le faux compte, les sommes sont rapidement transférées vers des comptes bulgares ou maltais. Une quinzaine de clubs auraient été contactés entre août 2017 et novembre 2017.
En avril, plusieurs personnes ont été interpellées mais certaines ont pris la fuite et continuent d’opérer depuis Israël. La juge Morton précise que le groupe était déjà impliqué dans des escroqueries aux diamants et aux bitcoins.
La justice israélienne ne coopère pas assez avec la France
« La coopération internationale existe sur le papier. Mais la réalité est différente, y compris avec certains pays d’Europe », déclare Hélène Morton au Times of Israël. Cette dernière souligne également que même si Israël a signé un accord de coopération avec Europol, elle n’est pas membre d’Eurojust ce qui complique davantage la coopération avec la France.
Récemment, le FBI a envoyé des agents en Israël pour enquêter sur la fraude aux options binaires. Ils ont identifié plusieurs entreprises frauduleuses mais Israël n’a poursuivi aucun suspect. Malgré cela, le ministère de la Justice israélien continue de nier le manque de coopération d’Israël. Le bureau du procureur général a envoyé au Times of Israël la déclaration suivante : « La division internationale du bureau du procureur général, ainsi que la police israélienne, entretiennent de nombreuses coopérations avec des pays étrangers. La coopération avec la France et les États-Unis est vaste et étendue, en particulier en ce qui concerne l’entraide judiciaire et l’extradition des criminels ». En attendant, les activités frauduleuses opérées depuis Israël se poursuivent sans relâche.