L’enquête du FBI concernant l’industrie frauduleuse des options binaires en Israël se poursuit. Considérée comme un problème mondial, elle n’est désormais plus limitée aux seuls Etats-Unis. L’agence invite également les victimes à porter plainte.
Au mois de janvier 2017, une réunion s’est tenue entre le FBI et les autorités européennes dans le cadre du sommet d’urgence à La Haye sur la fraude israélienne aux options binaires. Depuis plusieurs années déjà, ce type de fraude s’opère depuis des centres d’appels basés en Israël alors même que les sociétés écrans de cette industrie frauduleuse sont réparties dans le monde entier.
Fraude aux options binaires : des victimes partout dans le monde
Le FBI invite les victimes de la fraude aux options binaires à se présenter et à porter plainte. « Nous voyons cela comme un problème mondial, et nous travaillerons avec tous ceux qui souhaitent régler ce problème et éradiquer cette menace criminelle », a indiqué une porte-parole de l’agence au Times of Israël. Désormais, les agents ne limitent pas seulement leur enquête aux seuls courtiers en options binaires. En effet, ils ont aussi un regard sur les entreprises cachées derrière les sites Internet frauduleux. « Nous essayons d’avoir un regard aussi complet que possible sur la situation sur laquelle nous enquêtons. », a-t-elle ajouté. Le FBI prend connaissance des plaintes des victimes par l’intermédiaire de différents organismes : la SEC américaine, le régulateur des titres et des marchés des Etats-Unis, la CFTC, ou encore la commission de régulation des marchés à terme américains.
Les anciens employés d’entreprises d’options binaires avaient généralement pour ordre de ne pas démarcher les clients américains par crainte du système judiciaire mis en place aux Etats-Unis. Cela n’empêche toutefois pas certaines sociétés de le faire, malgré l’interdiction de cette pratique par la loi américaine. Nadex et Cantor Exchanges sont les deux principales sociétés d’options binaires présentes aux Etats-Unis. Elles sont cependant différentes des entreprises d’options binaires israéliennes offshore puisqu’elles servent uniquement d’intermédiaire entre vendeurs et acheteurs et ne sont pas créées à partir de structures douteuses. En effet, ces deux sociétés sont immatriculées et régulées aux Etats-Unis. Nadex avait en 2016, déclaré qu’il serait peu probable que les entreprises d’options binaires israéliennes qui, pour la plupart sont frauduleuses et n’ont pas obtenu d’approbation de la part de l’Autorité des titres israélienne, franchissent les nombreux obstacles nécessaires à l’obtention de la régulation américaine.
Une vigilance insuffisante de la part des banques pour reconnaître les transactions frauduleuses
L’une des missions du FBI est aussi de fournir des informations aux banques et intermédiaires bancaires pour qu’ils puissent identifier la nature des transactions d’options binaires. Les banques doivent en effet, faire preuve de plus de vigilance envers ces transactions, notamment lorsque les montants transférés par le client sont élevés. Pour toute transaction, ces dernières doivent être capables de déterminer : le propriétaire de la carte de paiement, les cordonnées de la banque réceptrice et du marchand. Le FBI incite les victimes d’options binaires à porter plainte auprès des autorités de leur pays. Les victimes sont aussi invitées à signaler ce type de fraude à l’AMF.
Encore aujourd’hui, les banques et intermédiaires bancaires manquent à leur devoir de vigilance. Les avocats référents de Warning Trading tentent donc d’engager la responsabilité de ces acteurs pour que les victimes obtiennent gain de cause. En effet, le préjudice subi est parfois lourd, certaines personnes pouvant perdre plusieurs dizaines de milliers d’euros à cause de la fraude israélienne aux options binaires. Or, la banque qui sert d’intermédiaire pour les transactions doit être en mesure d’avertir l’utilisateur de son caractère frauduleux ou non. Cela aurait ainsi permis d’éviter des milliers d’arnaques en France mais pas seulement.
Lors d’une session spéciale organisée le 2 janvier dernier par la commission de Contrôle de l’Etat de la Knesset, la députée Karin Elharar, du parti Yesh Atid, a demandé à la police de commencer à appliquer la loi contre les entreprises frauduleuses d’options binaires dès ce mois de février. Elle souhaite également que l’Autorité des titres israélienne présente d’urgence un projet de loi permettant de fermer toute l’industrie. Toutefois, la police ayant ignoré la demande de la députée, une seconde session devrait prochainement avoir lieu.