Les Futures, c’est la Rolls Royce du trading. Un marché plus que centenaire donc bien organisé, un accès à de nombreuses places d’échange pour négocier des indices, des devises, des taux, ou des matières premières, … et une régulation américaine qui à la fois sécurise les investisseurs mais reste très libre et business friendly. Des conditions sur le papier idéales pour les traders.
Mais il y a un point noir au tableau : MF Global. Ce courtier d’envergure mondiale a fait faillite fin 2011 après une exposition inconsidérée sur les marchés financiers. De nombreux traders Futures avaient justement un compte chez MF Global. Comptes qui ont été gelés de nombreux mois avant que leurs propriétaires respectifs puissent récupérer leurs fonds. Un gros coup de frein au développement des marchés Futures, la confiance des investisseurs était ébranlée.
Surtout à la même période, les courtiers ont imposé les CFDs. Plus ou moins inconsciemment, les analystes, les formateurs, et les bloggeurs qui sont le plus souvent sponsorisés par ces courtiers ont dénigré les Futures. Selon eux la liquidité ne serait pas bonne. L’ouverture de compte trop difficile. Le support client en anglais et peu coopératif. Et les frais de courtage pas forcément moins chers ?…
Si vous suivez ce blog, vous savez sûrement que je me suis rendu à Chicago où j’ai pu rencontrer différents professionnels et leur poser mes questions. Je dois dire que je suis assez convaincu par les Futures. La plupart des défauts qu’on leurs prête ne sont pas fondés, et les avantages pas assez mis en avant. Ce qui est certain, c’est que les Futures sont très orientés pour les professionnels.
La faillite de MF Global reste déplorable, aujourd’hui ce type de broker est bien plus surveillé. Ouvrir un compte Futures est aussi sûr que d’ouvrir un compte en banque. La sécurité est même bien supérieure à celle que peuvent proposer la plupart des courtiers sur d’autres marchés.
Tordre le cou aux idées reçues
On ressent en cette fin d’année 2014 un début de renouveau sur les Futures. Les écoles de trading sont pleines, et de nouveaux courtiers tentent de s’implanter en Europe. Les traders surtout sentent bien que les alternatives proposées, principalement le Forex et les CFDs, ne sont pas une vraie solution. On connaît les statistiques : 15 fois plus de pertes que de gains, la différence allant dans la poche du courtier. Sur Futures, 1 euro de perdu par un trader = 1 euro de gagné par un autre trader.
Même le CME Group (Chicago Mercantile Exchange) qui gère l’infrastructure des contrats Futures communique sur les avantages investisseurs. Une belle vulgarisation.
Le dépôt minimal pour trader les Futures
Les Futures ne sont certes pas aussi flexibles que les CFDs. À titre de comparaison, le point de cotation CAC40 sur mini-CFD vaut 10 centimes, sur les Futures c’est 10€. La marge minimum demandée pour entrer en position est automatiquement plus élevée. Concrètement, la plupart des contrats Futures cotent entre 5 et 20 euro le point, le levier max autorisé par le régulateur américain étant de 1:50.
Cela va vite, très vite. D’après mon expérience, pour du scalping il faudra au minimum 5-10k euro de balance. Pour du day-trading, plutôt 20k euro. Et enfin pour du swing, au moins 100k euro.
Les courtiers et le support client
Les courtiers sont de tous types. Certains sont de véritables usines, gérant des millions et cotés en bourse. D’autres sont de petites boutiques de quelques personnes. Tous sont en tous les cas soumis aux mêmes règles dictées par le régulateur américain, la NFA.
Les plus gros courtiers sont généralement ultra-discount. Le support client est logiquement en rapport… Cela convient très bien aux traders qui comprennent l’anglais et dont le seul besoin est de bénéficier des frais de transaction les plus faibles possibles. D’autres brokers offrent des services supplémentaires : soutien technique, dealing desk, gestion de fonds, … En contrepartie, les frais de courtage seront souvent plus élevés, mais cela reste au final très compétitif.
Les frais de marché et de courtage
Un gros avantage des marchés Futures : la transparence. Il n’y a qu’un marché unique, les mêmes cours pour chaque trader. Les frais de marché sont fixes et dépendent du contrat traité. Il faut ensuite ajouter les frais de courtage qui se composent de l’exécution de l’ordre et de l’enregistrement auprès de la chambre de compensation. Ces frais sont également connus à l’avance, à négocier avec le broker.
Les spreads dépendent vraiment de l’instrument traité. Plus il sera liquide (principaux indices, devises, taux), plus le spread sera réduit. Ce qui est certain, c’est que les Futures est l’instrument le moins cher pour trader. Le coût total d’une transaction dépassera rarement un point de cotation. Imbattable !
Et de nombreuses autres caractéristiques
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- un trading sans conflit d’intérêt avec votre broker
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- Les Futures sont des produits dérivés régulés et centralisés. Cela signifie que chaque trader est connecté au marché, chaque trader acheteur est contrepartie d’un trader vendeur. Le courtier ne détient jamais les fonds des clients qui sont ségrégés dans des chambres de compensation. Un courtier Futures ne gagne jamais d’argent sur les pertes de ses clients.
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- des analyses techniques précises
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- Le fait que les prix et volumes soient uniques (à contrario par exemple des cours Forex qui sont décentralisés) aide beaucoup pour la construction de figures chartistes (triangles, trendlines, etc) mais aussi pour certains indicateurs comme le Market Profile ou le VWAP. De plus, les plateformes de trading Futures sont généralement dotées de fonctionnalités très avancées.
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- le trading haute fréquence et le scalping
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- Tous les types de trading sans exception, même arbitrage, sont autorisés. Les marchés Futures sont particulièrement propices aux traders haute fréquence et scalpeurs. La liquidité est très correcte, la rapidité d’exécution des ordres de seulement 1 milliseconde. Les Futures permettent en outre l’accès au carnet d’ordre (profondeur du marché / depth of market).
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- le trading des taux et des matières premières
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- Des marchés qui sont difficilement accessibles autrement. On peut citer les taux (bons du trésor, obligations d’état, le Libor, etc), ainsi que les matières premières (énergie : pétrole, gaz, métaux : or, argent, uranium, et produits agricoles : céréales, viandes, cacao, café, …).
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- Un très large choix d’instruments financiers qui sont très demandés par les industriels pour se couvrir.
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- la gestion de fonds (Managed Futures)
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- Les marchés Futures sont les marchés de prédilection pour la gestion de fonds. On parle ici de gestion alternative avec pour arguments un effet de levier intéressant, la possibilité de vente à découvert, et une liquidité journalière. Certains hedge funds comme les CTA/Managed Futures ont d’excellents résultats et sont très prisés des investisseurs institutionnels. Pour un trader qui performe sur le long terme, la création de son propre fond, de son propre programme d’investissement est tout à fait courante.