Fintrends: faites attention à cette arnaque au trading

fintrends

Fintrends.org apparaît comme un stratagème financier récemment mis en place. Nous avons enquêté à son sujet.

Vous êtes victime de cette arnaque ? Obtenez justice !

Résumé de l’article

Le site fintrends.org, actif depuis 467 jours, peut sembler crédible en raison de son ancienneté, mais cela ne suffit pas à écarter les doutes. Certaines fraudes, comme les arnaques pyramidales, prennent des années avant d’être découvertes, et des fraudeurs achètent des domaines anciens pour tromper leur audience.

Fintrends.org présente des signes préoccupants : absence de régulation, mentions légales incomplètes et services proposés dans de nombreuses langues via des traductions automatisées, ce qui dénote une volonté d’atteindre un maximum de victimes. Bien qu’il ne figure pas encore sur les listes noires officielles, son mode opératoire s’apparente à une arnaque sophistiquée.

Des plateformes similaires ont été accusées de récupérer les pertes des utilisateurs, fonctionnant comme des casinos. Les investisseurs doivent se montrer prudents, éviter tout engagement et signaler ce site aux autorités compétentes comme l’AMF pour limiter les risques.

fintrends.org existe depuis plus d’un an mais une vigilance s’impose

Une recherche Whois sur fintrends.org révèle que ce site a été établi il y a 467 jours. Plus cette périodicité est longue, plus un site peut paraître fiable. C’est un critère pertinent mais toutefois insuffisant. En effet, une URL ancienne peut tout de même masquer une tromperie pour plusieurs motifs:

  • Certaines fraudes prennent des années à être mises en lumière, dénoncées et fermées. C’est souvent le cas des arnaques pyramidales où les premiers investisseurs récoltent des gains. Des fraudes notoires comme OneCoin ou Omegapro ont proliféré durant plusieurs années avant de se voir dévoilées.
  • Certains fraudeurs acquièrent des URL obsolètes pour bénéficier de leur longévité et ainsi de leur crédibilité. De ce fait, une arnaque récente peut donner l’impression d’exister depuis une décennie. C’est une méthode élaborée pour duper les investisseurs et les consommateurs.

Les arnaqueurs élaborent de véritables tactiques. On peut donc distinguer ceux qui multiplient les tromperies éphémères rapidement démasquées et ceux qui misent sur des fraudes étendues dans le temps. Pour les seconds, le whois ne constitue pas un indicateur suffisant pour les détecter. Il arrive même que ces derniers remboursent des clients pour continuer à escroquer d’autres victimes le plus longtemps possible. Ce sont naturellement les plus complexes qui provoquent le plus de dégâts.

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Les plateformes de trading, des jeux de hasard camouflés en investissements

Depuis une dizaine d’années, les plateformes de trading comme Fintrends et les arnaques aux faux investissements ont soutiré aux investisseurs français plus de 7 milliards d’euros, qu’ils soient régulés ou non régulés, légaux ou illégaux. Probablement bien plus car les « tromperies légales » avec des sites inscrits légalement dans l’Union européenne, tel qu’à Chypre, sont souvent sous-évalués.

L’abondance des sites de trading sur le web s’explique par le fait qu’ils génèrent d’énormes profits pour leurs exploitants. Ce que les utilisateurs de ces sites méconnaissent souvent, c’est que ces plateformes sont en capacité de récupérer leurs pertes, analogiquement aux casinos. Or, il a été établi que 90% des clients des plateformes de trading perdent leurs fonds lorsqu’ils tradent sur ces sites. Ainsi, si vous êtes à la tête d’un site de trading et récupérez ces pertes, c’est une opportunité lucrative gigantesque qui attire bien des individus peu scrupuleux.

Ces plateformes de trading, qu’elles soient régulées ou non, ont été pointées du doigt pour leurs pratiques controversées. Elles incitent leurs clients à investir, et donc à perdre, toujours davantage. En Israël, berceau de cette industrie, la révélation des pratiques et de la puissance de cette industrie a engendré un scandale national et un débat politique qui a mené à l’adoption d’une loi.

Pourquoi une diversité de langues sur un site doit-elle éveiller nos soupçons?

Lorsque vous visitez fintrends.org, vous remarquerez que ce site est proposé dans un nombre stupéfiant de langues, dont certaines sont particulièrement rares. Cela devrait vous alerter sur la potentielle fraude que semble être ce site. Pourquoi?

Un site qui fournit de tels services prétend être un site crédible. Cependant, même les sites internet des grandes entreprises offrant des services similaires existent depuis bien plus longtemps et sont disponibles dans bien moins de langues. Pourquoi des entreprises plus dignes de confiance ne se soucieraient-elles pas d’être disponibles dans autant de langues?

Si fintrends.org est proposé dans autant de langues, c’est que ce site utilise des services de traduction automatique et généralisée. Cela signifie que ceux qui ont créé ce site cherchent à atteindre le maximum de gens, pas la qualité. Quand on propose ce genre de services, recourir à une traduction automatisée est antithétique. Les entreprises sérieuses ne font jamais ce choix.

Pourquoi la réputation de cette offre doit nous inquiéter?

Une recherche sur Google avec Fintrends comme mot-clé nous semble confirmer que l’on doit impérativement s’en méfier. Bien sûr ce n’est qu’un indice et les réputations en ligne peuvent être manipulées… Mais notre expérience nous a appris à lire entre les ligne de ces différents avis. Et dans ce cas-ci, il nous semble confirmer nos inquiétudes.

Les avis négatifs qui apparaissent sur internet à propos de cette offre, même s’ils peuvent éventuellement cohabiter avec des avis positifs, nous semblent indiquer un réel problème. En effet, les internautes se donnent rarement la peine de mettre un commentaire s’ils sont satisfaits, à moins qu’ils n’y soient systématiquement incités. En revanche, quand ils sont très mécontents, ils se donnent souvent la peine de dire ce qu’ils ont pensé de leur expérience.

De leur côté, les escrocs ont développé différentes techniques pour limiter les dégâts dus à une mauvaise réputation: changer le nom de leur site ou de leur entreprise, publier de faux avis positifs pour noyer les avis sincères, demander un avis au client à un moment bien précis où les clients sont pratiquement toujours satisfaits, signaler systématiquement les avis négatifs…

Ces techniques permettent donc de maintenir une réputation en ligne assez élevée. Cependant, ces méthodes ne permettent jamais d’empêcher que quelques avis négatifs soient malgré tout publiés. C’est pour cette raison qu’en général, une note globale de 4 sur 5 devrait être considérée comme une note plutôt mauvaise car cela correspond généralement à quelques avis négatifs qui en masquent d’autres négatifs bien plus nombreux. Dans le cas de Fintrends, nous considérons que sa réputation en ligne doit être considérée comme mauvaise.

Nous recommandons d’aller sur le site Réclame Ici. Ce site permet de déposer des réclamations et la façon dont les marques vont traiter les réclamations constituent une note. Ce site est quasiment impossible à falsifier et tromper car il faut être client pour laisser un avis. Une entreprise de mauvaise foi ne peut pas tricher et on voit tout de suite si elle est sérieuse ou pas.

support@fintrends.org, une identité usurpée par cette escroquerie

Pour échanger avec leurs victimes, ces escrocs utilisent l’adresse électronique support@fintrends.org. Il s’agit bien sûr d’une identité frauduleuse destinée à légitimer cette offre trompeuse.

Ce n’est certainement pas la seule adresse utilisée, mais c’est celle que nous avons pu authentifier. Il est probable qu’ils emploient d’autres adresses selon le schéma prénom.nom@fintrends.org.

Résider au Royaume-Uni ne permet pas de proposer ces services en Europe

Si proche, si éloigné… Depuis le Brexit, de nombreuses sociétés et sites internet agissent comme si le Brexit était inexistant. Suite au Brexit, les entreprises basées au Royaume-Uni n’ont plus l’autorisation d’offrir leurs services financiers dans l’Union européenne. Les Britanniques ont perdu ce que l’on appelaitle « passeport financier européen », qui permettait à une entreprise enregistrée dans un pays membre de l’UE de proposer ses services dans toute l’Union.

C’est pour cette raison que le Brexit a entraîné une fuite d’entreprises financières vers l’UE, afin de pouvoir continuer à travailler avec les Européens, et que, par conséquent, la City a perdu plusieurs milliers d’emplois…

Londres s’était érigée en tant que principale plaque tournante financière en devenant un paradis fiscal et réglementaire durant les années 50. Encore aujourd’hui, le bloc formé par Londres et les restes de l’empire britannique représente de loin le plus vaste paradis fiscal de la planète. Donc, quand bien même Fintrends prétendrait être installsée au Royaume-Uni, cela ne confère aucunement le droit de proposer des services financiers à des investisseurs français. En cas de litige, vous irez donc porter plainte à Londres? Assurément non.

Les mentions légales inadéquates de Fintrends

Pour se faire valoir auprès des épargnants, Fintrends n’a pas omis d’apposer des mentions légales sur son site, fintrends.org. Mais quelles mentions légales! Fintrends semble ne les avoir affichées que pour la forme. Ces mentions légales ne constituent en aucun cas une garantie suffisante et les internautes ne devraient pas se laisser abuser par cette mention anodine.

En effet, selon la loi de 2004 pour la confiance dans l’économie numérique, « tous les sites internet professionnels doivent faire apparaître des mentions obligatoires pour l’information du public », c’est-à-dire:

  • Identité de l’entreprise : nom, prénom et adresse.
  • Numéro d’immatriculation au registre du commerce et des sociétés.
  • Email et numéro de téléphone pour contacter votre entreprise.
  • Numéro d’identification à la TVA.
  • Identité de l’hébergeur.
  • Si vous exercez une activité réglementée et soumise à autorisation (pharmacie ou débit de boissons, par exemple) : nom et adresse de l’autorité qui a délivré l’autorisation pour les activités réglementées.

Ne pas respecter cette obligation d’informations est considéré comme grave puisqu’il est passible d’1 an d’emprisonnement et 75 000 € d’amende. Compte tenu du type de services proposés par fintrends.org, ce manquement peut sembler préoccupant.

Absence de régulation pour Fintrends

Pour rédiger cet article sur Fintrends, nous avons consulté les différentes listes noires publiques profitant de la surveillance des gendarmes financiers. Ces listes sont mises à jour avec les témoignages des victimes et la veille effectuée par ces autorités. Nous n’avons pour l’instant pas trouvé Fintrends sur l’une de ces listes noires.

Cela peut s’expliquer par le fait qu’il peut s’écouler un certain temps, parfois quelques mois, avant que le témoignage d’une victime ou qu’une escroquerie soit détectée ou signalée puis inscrite sur ces listes noires. Nous publions souvent des articles sur des arnaques que nous retrouvons bientôt sur l’une de ces listes noires. Nous pensons que Fintrends finira par être inscrit sur l’une de ces listes noires.

Nous vous conseillons de contacter par email ou téléphone Epargne Info Service, le service de l’AMF qui est chargé de protéger les épargnants, afin d’exiger une confirmation sur la légalité de cette offre en France. Si vous doutez, vos inquiétudes seront rapidement validées. Si l’offre s’avère illégale, l’AMF la listera sûrement sur sa liste noire.

Dresser ces listes noires est en partie un constat d’impuissance des autorités face à l’invincible ascension des fraudes en ligne et plus largement, à la régulation du web. Elles ont ainsi recours à cette forme de « shaming » public.

Vous êtes victime de cette arnaque ? Obtenez justice !

Opinion de Warning-Trading: Fintrends est une imposture

Aucun doute pour nous, Fintrends est bien une tromperie et doit être perçue en tant que telle.

Les victimes peinent souvent à concevoir que des individus emploient autant de ressources, de stratégies et de ruse pour les dépouiller. Et pourtant, c’est bien la réalité: cette URL sert à extorquer des épargnants et cette activité nourrit une multitude de complices. La fraude 2.0 s’est muée en une industrie.

Si vous êtes victime de Fintrends

Si vous êtes victime de Fintrends, ne capitulez pas! Vous trouverez une aide précieuse via cette page spécifiquement conçue pour vous.

Information cruciale pour les victimes de Fintrends! Votre nom et vos informations sont désormais dans des bases de données de victimes d’escroqueries. Ces informations vont circuler de de fraude en fraude et il est certain qu’elles seront réutilisées pour vous aborder avec de nouvelles propositions frauduleuses. Maintenant que vous êtes informé, vous évaluer ce qui se cache derrière ceux qui tentent de vous seller une nouvelle fraude.

Connaissant ceci, si vous souhaitez ralentir des escrocs, vous pouvez essayer d’obtenir autant d’informations que possible sur cette escroquerie et les partager. Vous contribuerez à éviter que d’autres ne tombent dans le piège.

Si vous avez ouvert un compte chez Fintrends et qu’on vous a demandé des pièces d’identité (passeport, carte d’identité, quittance…), ces pièces officielles pourraient être utilisées ultérieurement pour usurper votre identité. Ainsi, il est crucial pour vous de déposer une plainte.

Mise en garde contre l’usurpation de l’identité de Warning-Trading.com

Nous recevons régulièrement des appels de victimes d’arnaques qui disent avoir été contactées par notre équipe. En fait, ces personnes sont des fraudeurs utilisant le nom de Warning Trading. Leur but est souvent double: essayer de dépouiller un peu plus les victimes et se venger de notre site qui nuit considérablement aux escrocs. Nous faisons souvent face à des attaques diverses.

L’escroquerie à la récupération de fonds consiste à faire croire à de précédentes victimes qu’il est possible de recouvrer leurs fonds… moyennant finance. Pour les escrocs, c’est une manière de maximiser leurs profits. Connue aussi sous les termes de « retape », « recovery room » ou « d’escroquerie dans l’escroquerie », si vous êtes approché via cette méthode, ne répondez pas ou recueillez autant d’informations que possible et commentez sous l’un de nos articles.

Philippe Miller

Philippe Miller

Journaliste professionnel, télé et web, carte de presse n°115527, depuis 2010, spécialiste des arnaques financières, des paradis fiscaux et des mafias.

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