RR Crypto : les dessous de la plus grosse arnaque crypto en France

RR Crypto, la plus grosse affaire d’arnaque crypto en France sera au centre de notre intérêt aujourd’hui. Digne d’une véritable télé-réalité, c’est l’histoire d’un drame qui aurait coûté environ 44 millions de dollars américains de cryptomonnaies aux investisseurs crypto dijonnais. Si certaines victimes n’ont perdu que quelques centaines d’euros, d’autres ne se sont pas encore remis des centaines de milliers qu’ils ont perdus. Certains investisseurs auraient même mis leur maison en vente pour investir dans RR Crypto, persuadé d’avoir trouvé le bon tuyau pour devenir millionnaire facilement. RR Crypto restera dans leurs souvenirs comme la plus grosse mésaventure. Retour sur les détails de l’affaire.

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Sommaire

40 à 58 millions d’euros de crypto évaporés du jour au lendemain

Des promesses de plus-values allant jusqu’à 38%. Voilà les promesses de RR Crypto à ses investisseurs en cryptomonnaie. En miroitant les aspects positifs de la volatilité des monnaies virtuelles et des fluctuations des cours, RR Crypto avait pu convaincre quelques milliers d’investisseurs désireux de spéculer.

Les investisseurs crypto dijonnais, dont des avocats, des juges, des sportifs, etc., avaient aussi invité leurs amis et les membres de leur famille qui ont adopté le produit financier. Aidée par le téléphone arabe, la croissance du « fonds d’investissement » dirigé par Vincent Ropiot, jeune entrepreneur de 26 ans, a été très rapide.

Mais comme un schéma de Ponzi, le système a explosé le 20 juin 2021. Les près de 3 000 membres de RR Crypto ont reçu un courriel inattendu du dirigeant. Le courriel annonçait que 44 millions de dollars de cryptomonnaies, soit la totalité des fonds sous gestion, avaient disparu.

Pour les investisseurs dijonnais, c’est la consternation et la détresse. On crie à l’escroquerie, à l’abus de confiance, à l’usage de faux. Les chefs d’accusation pleuvent de partout, à en tremper l’administration juridique.

L’affaire RR Crypto : Vincent Ropiot évoque un compte Binance piraté et réinitialisé

Vincent Ropiot, dirigeant de RR Crypto et principal suspect dans l’affaire, a avancé un argument que personne ne veut ni entendre ni croire. Le compte Binance de l’association aurait été soudain réinitialisé et tous les fonds sous gestion auraient disparu. L’historique du portefeuille Binance serait aussi devenu inaccessible.

Contacté, l’exchange crypto Binance a nié avoir un certain compte RR Crypto ouvert dans ses livres. La plateforme d’échange et de trading avait aussi précisé qu’il est impossible que l’historique d’un compte Binance disparaisse.

Dans son mail, Vincent Ropiot a même indiqué que la situation durait depuis mars 2021. Pourtant, de mars à juin 2021, RR Crypto affichaient des rendements robustes. L’arnaque est palpable.

Mais avant d’aller plus loin, jetons un coup d’œil dans le rétroviseur. Retournons au début de l’histoire. Comment Vincent a-t-il réussi à convaincre plusieurs milliers d’investisseurs à confier leur épargne à son association née en Côte-d’Or comme s’il s’agissait d’un fonds d’investissement ou d’un broker sérieux ?

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RR Crypto : la naissance de la plus grosse arnaque de France

Il est curieux de savoir que RR Crypto n’est enregistrée qu’avec le statut d’association. Elle ne dispose pas de l’agrément de l’AMF et n’est donc pas habilitée à offrir des services de gestions d’actifs numériques. Même si Vincent Ropiot a affirmé avoir lancé les démarches d’obtention du statut de PSAN (Prestataire de Service sur Actifs Numériques), l’AMF, l’Autorité des Marchés Financiers, a nié ses allégations.

Comment ces investisseurs crypto ont-ils pu se faire avoir par ce qui ressemble plus à une pyramide de Ponzi qu’à un placement financier ? Pourtant, RR Crypto ne promettait pas de versements réguliers à ces spéculateurs. Le dirigeant, entrepreneur bien connu dans la petite ville dijonnaise, a su utiliser le levier des promesses de rendement. En effet, depuis sa naissance en 2019, RR Crypto proposait déjà des rendements très élevés à tous ceux qui voudraient investir sur les marchés financiers par le biais de son association.

Même lorsque des voix s’élevaient pour dénoncer l’arnaque qu’orchestrait RR Crypto, Vincent Ropiot trouvait toujours des moyens de nier les accusations. Il vendait surtout du rêve. On se rappelle par exemple le séminaire qu’il avait organisé trois semaines avant que l’affaire n’éclate au grand jour.

Au cours de l’évènement, celui qui coche toutes les cases pour être qualifié d’escroc, il avait annoncé le lancement prochain de la branche immobilière de RR Crypto. Ce plan de diversification avait rassuré les investisseurs de la sécurité de leurs capitaux. Pourtant, trois mois plus tard, il n’y a plus ni capitaux ni profits.

RR Crypto : une affaire juridique qui prend des mensurations inattendues

Les cabinets ORWL et REF, respectivement spécialisés en droit du numérique et en droit des affaires se sont conjointement saisi de l’affaire RR Crypto. Une action collective a été lancée. Le parquet de Paris a ouvert une enquête. L’affaire est entre les mains de l’Office central de lutte contre la criminalité liées aux TIC, l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière et la police judiciaire de Dijon.

Selon les cabinets ORWL et REF, RR Crypto devra répondre pour deux chefs d’accusation. Le premier chef d’accusation porterait sur l’exercice illégal de prestataire de service sur actifs numériques. Le deuxième portera sur l’exercice illégal d’une activité de placement collectif.

Pour le premier chef d’accusation, le jeune entrepreneur arnaqueur encourt une peine pouvant aller à 30 000 euros d’amende et à 2 ans d’emprisonnement. Pour le deuxième chef d’accusation, il pourrait être exposé une amende de 750 000 euros et 2 ans d’emprisonnement. Les avocats ont aussi indiqué qu’un troisième chef d’accusation, escroquerie, pourrait être levé contre Vincent Ropiot, le dirigeant de RR Crypto.

Dans la tourmente, Vincent Ropiot dit « sa vérité » après 8 mois de détention provisoire

Dès les premières plaintes, RR Crypto a été mis en liquidation. Entre temps, resté injoignable pendant un bon moment, Vincent Ropiot qu’on croyait en cavale et trois des salariés de la structure ont vu des menottes passer à leurs poignets.

Eprouvé par huit mois passés en détention provisoire en maison d’arrêt, Vincent voit sa langue se délier très rapidement et sa lucidité lui revenir. Avant le procès de 2024, Vincent fait son mea culpa : « Mon but n’était pas de prendre cet argent et de disparaître… Mais j’ai pris des risques et j’ai fait un mauvais placement que je n’ai jamais pu rattraper… Personne n’était au courant, je suis le seul responsable ».

Vous avez peut-être un Vincent Ropiot dans votre entourage. Il vous propose peut-être des opportunités de placement et d’investissements crypto contre des rendements mirobolants. Gardez l’œil ouvert, parce que le chapitre des arnaques crypto et des piratages de comptes de monnaies virtuelles ne s’est pas encore fermé.

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