Un procès hors normes s’est ouvert le 9 mars 2017 au tribunal correctionnel de Rennes. Jean-Jacques Defaix est suspecté d’être à l’origine d’une énorme escroquerie. En effet, il fait partie des 16 prévenus jugés pour avoir soutiré plus de 34 millions d’euros à 1 475 victimes.
Le procès a débuté le 9 mars dernier et devrait durer environ trois semaines. Sur les 1 475 victimes, 700 se sont portées partie-civile. Les 16 personnes suspectées seront jugées pour association de malfaiteurs, escroquerie en bande organisée et blanchiment d’argent. L’homme âgé de 69 ans, Jean-Jacques Defaix et surnommé le « Madoff Breton » par les médias, est accusé d’être à l’origine de cette escroquerie hors normes.
Des taux d’intérêt très intéressants
Jean-Jacques Defaix a été surnommé le « Madoff Breton » en référence au célèbre financier américain condamné en 2009 à 150 ans de prison pour une escroquerie estimée à 65 milliards de dollars. Il comparaît devant le tribunal correctionnel depuis le jeudi 9 mars 2017 pour avoir arnaqué près de 1 500 épargnants pour un montant évalué à 34 millions d’euros. L’affaire a démarré en 2007 lorsque Jean-Jacques Defaix créé plusieurs structures coopératives avec comme objectif : remplacer les banques qui refusent trop souvent d’accorder des prêts aux entreprises. Les particuliers ne se méfient pas de cet homme qui inspire confiance pour avoir été président d’une association contre les abus bancaires. Il propose des rendements particulièrement intéressants de 6 % voire plus, à des entreprises et épargnants basés pour la plupart dans le Finistère. L’argent placé par ces derniers devait permettre de financer des PME bretonnes. Voyant que sa stratégie frauduleuse fonctionne à merveille, il s’associe d’abord à six hommes d’affaires et créé son siège social à Saint-Evarzec, non loin de Quimper.
En seulement 3 ans, plus de 3 000 contrats de coopératives de croissance et de petites sociétés ont été conclus et plus de 34 millions d’euros soutirés aux épargnants. Certains d’entre eux ont investi toutes leurs économies et ont tout perdu. Ce n’est seulement qu’en septembre 2010 que le Crédit Mutuel de Bretagne qui hébergeait les coopératives, se pose des questions. En effet, les rendements de 6 % sont garantis sans risque et plusieurs virements bancaires aux montants conséquents sont effectués des coopératives à l’association de consommateurs de Jean-Jacques Defaix.
Un homme parti de rien, à l’origine d’une arnaque évaluée à 34 millions d’euros
Jean-Jacques Defaix a grandi à Paris au sein d’une famille nombreuse. Il a exercé le métier de technicien aéronautique dans plusieurs entreprises situées en région parisienne. Licencié en 1995 après avoir accédé au statut de cadre, il s’est ensuite reconverti dans l’élevage de volailles dans la Vienne. Couvert de dettes, il décide de déposer le bilan et de poursuivre sa carrière en tant qu’ouvrier agricole. Ayant eu une mauvaise expérience avec les banques lorsqu’il était chef d’entreprise, il décide de créer l’Association d’aide contre les abus bancaires (AACAB) en 2002, reconnue comme association de « défense des consommateurs » en 2004. L’homme se fait ensuite connaître et collecte peu à peu des fonds auprès de petits épargnants.
Suite à l’alerte donnée par le Crédit Mutuel fin 2010, qui constate qu’un virement suspect de 500 000 euros a été effectué vers la Chine, Jean-Jacques Defaix est mis en examen puis écroué en 2011. Il sera cependant libéré l’année suivante. Sur les 34 millions soutirés, 11 millions d’euros seulement seraient parvenus aux entreprises locales, 11 autres millions seraient partis en Chine, dans un village de loisirs à la française dont l’unique actionnaire est M. Defaix, tandis que le reste serait bloqué à la Caisse des dépôts. Les enquêteurs suspectent la création d’un système pyramidal puisque la rémunération des capitaux était assurée par les souscriptions de nouveaux épargnants.
Jean-Jacques Defaix encourt 10 ans de prison
Pour avoir escroqué 1 475 victimes dont seule la moitié s’est portée partie-civile, le « Madoff Breton » risque 10 ans de prison. Les épargnants attendent que des réponses soient apportées au regard de la responsabilité des établissements bancaires qui ont participé à la collecte des fonds. En effet, les victimes estiment que la banque partenaire a fait preuve d’un manque de vigilance et d’informations. Les préjudices financiers subis varient de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers d’euros. Le verdict de cette affaire devrait être rendu le 31 mars 2017 par le tribunal correctionnel de Rennes. Encore aujourd’hui, Jean-Jacques Defaix nie l’escroquerie et tout enrichissement personnel.
Cette escroquerie montre à quel point il est nécessaire pour les épargnants de rester vigilants. Peu importe le type d’investissement, il est indispensable de passer par des intermédiaires fiables. Pour cela, vous pouvez compter sur le service Check & Pay.