Dans une interview accordée au quotidien Ouest France, le patron de la section de recherches de la gendarmerie de Rennes, Florian Manet, explique que la région Bretagne est sous la menace des cyber-escroqueries. Depuis 18 mois, plusieurs dizaines de particuliers ont déposé plainte et le rythme s’accélère.
Des promesses de rendement très intéressant avec les monnaies virtuelles
Depuis fin 2018, les services de Police situés en Bretagne ne cessent de voir des particuliers poussés leurs portes pour déposer plaintes pour escroquerie financière. Chacun relate invariablement le même scénario : ils ont vu sur Internet des sites vanter les avantages lucratifs des placements dans les monnaies virtuelles, le Bitcoin arrivant en tête. Rassurés par la présentation professionnelle du site web et des commentaires sur les forums, ils prennent contact avec les soi-disant courtiers par e-mail ou téléphone. « Ensuite, des conseillers financiers, basés dans des centres d’appel à l’étranger (le plus souvent en Israël N.D.L.R) entrent en scène, et contactent les futures victimes par téléphone, nouent une relation de confiance, de proximité » commente le patron de la SR de la gendarmerie de Rennes.
Des fraudeurs de plus en plus aguerris
Après plusieurs contacts par téléphone, ils succombent à l’appât du gain et les futures victimes commencent par être en totale confiance. « Au début, le placement rapporte gros. Alors la victime y croit, investit davantage et invite son entourage à faire de même. Puis, après avoir placé des sommes plus importantes, le client perd la main et son argent disparaît » souligne Florian Manet aux journalistes de Ouest-France.
En 2018, sur tout l’Hexagone, la gendarmerie nationale estime que le préjudice porté par toutes ces plaintes est estimé à 50 millions d’euros. « Ces escroqueries font des ravages. Il faut être méfiant. Des professeurs d’économie, des cadres, des banquiers, des agriculteurs… sont tombés dans le panneau ». Pour Florian Manet, le retour de la totalité des sommes perdues est peu probable compte tenu de la complexité des enquêtes.