Nous avons analysé les différentes offres de Paul Suissa. Elles cumulent plusieurs sources d’inquiétude et nous les déconseillons.
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Paul Suissa est un tipster qui gère plusieurs sites de « formation »
Paul Suissa gère plusieurs sites de pronostics:
- thefta.uk
- ftacademie.com
- lafta.co.uk
- footballtradingacademie.com
Le contenu de ces sites est assez homogène. Paul Suissa se présente comme un « trader sportif ». Il aurait « généré des millions au cours des années ».

Et comme souvent dans ce genre d’histoire, plutôt que de continuer à gagner autant d’argent tout seul avec ses pronostics, Paul Suissa n’a pas résisté à l’envie de vous vendre sa martingale. Étonnant non? La vente de conseils doit lui rapporter tellement moins que les revenus générés par les paris sportifs que l’on est intrigué.

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Tous ces éléments nous conduisent à solliciter le témoignage d’utilisateurs à propos de cette offre. Avez-vous eu recours à ses services? Êtes-vous client? Votre témoignage peut nous être précieux. Même un simple doute mérite d’être exprimé.

Partagez votre expérience dans les commentaires en bas de cet article. Vous pouvez aussi nous contacter directement en toute discrétion, notamment si vous détenez des informations sensibles susceptibles de susciter des représailles.
Nous garantissons la confidentialité de nos sources. 90% des témoins ne s’expriment que sous couvert d’anonymat. Cette rigueur est une condition indispensable à notre travail d’enquête.
Pourquoi la loi interdit la vente de pronostics?
Tous ceux qui vendent des pronostics comme Paul Suissa mentent deux fois.
En premier, ils mentent parce qu’ils prétendent qu’ils ont le droit de vendre leurs pronostics contre de l’argent. En effet, le Code de la consommation est particulièrement clair sur ce point. Son article L 121-4 est une transposition de la directive européenne de 2005 qui instaure un régime juridique commun concernant les pratiques commerciales déloyales. Il énonce la liste des pratiques commerciales réputées trompeuses.
Et la 15eme pratique énoncée et réputée trompeuse consiste à “affirmer d’un produit ou d’un service qu’il augmente les chances de gagner aux jeux d’argent et d’hasard”. La DGCCRF se sert régulièrement de cette disposition attrape-tout pour réprimer la vente de pronostics sans avoir à prouver que ces pronostics sont faux et que cette offre dissimule une escroquerie.
Une pratique commerciale trompeuse
Pourquoi? Parce que le législateur a considéré que vendre des pronostics gagnant était forcément mensonger et trompeur. L’affaire est si grave que la peine encourue en cas de manquement à ces dispositions peut aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende (article L132-2). L’amende peut même être proportionnée au chiffre d’affaires ainsi généré.
C’est d’ailleurs l’autre mensonge de tous les « tipster » tels que Paul Suissa: vous vendre la garantie que vous allez gagner de l’argent. En effet, il y a là quelque chose de terriblement paradoxal. Si ces pronostiqueurs sont certains de gagner en pariant, pourquoi diable iraient-ils vendre leurs pronostics?
En général, voici les réponses habituelles des tipsters à ces objections :
- Soit ils disent qu’ils sont installés dans un autre pays dans lequel ils ont le droit de proposer ces services. En réalité, si c’est vrai, ils ont seulement le droit du proposer aux résidents de ce pays. Mais ils font « comme si ».
- Soit ils jouent sur la notion de « conseil » ou de « pronostics » en prétendant seulement donner des « conseils ».
- Soit ils disent que cette loi a été faite pour ne pas que les gens gagnent trop d’argent aux paris et pour que l’État récupère l’argent des parieurs.
- Soit ils se présentent comme des passionnés soucieux de partager leur passion.
Les formations au trading: un terrain fertile pour les escrocs
Paul Suissa prétend proposer une formation au trading permettant de devenir trader. L’offre semble prometteuse : apprendre à gagner de l’argent depuis son ordinateur.
Mais le hic, c’est que le trading n’est pas une science exacte. Il n’existe aucune méthode infaillible. En réalité, 90% des traders particuliers perdent de l’argent. Les formateurs prétendront que c’est parce que les perdants n’ont pas suivi de cours, mais c’est un mensonge : même les diplômés des écoles de trading enregistrent des pertes.
Nous avons mené une enquête sur une école réputée : Perceval Finance Conseil, dirigée par Jean-Louis Cussac, souvent vu à la télévision. Parmi plusieurs dizaines d’anciens élèves contactés, 90% ont perdu de l’argent. Et pourtant, il continue d’enseigner. Nous avons également pu prouver qu’il avait lui-même perdu de grosses sommes en tradant par le passé.
Posez-vous la question : si une personne gagne réellement sa vie grâce au trading, pourquoi irait-elle perdre son temps à enseigner au lieu d’amasser des fortunes? En fait, ces gens gagnent plus en enseignant qu’en tradant…
De nombreuses écoles de trading sont en fait des recruteurs déguisés. Leur véritable objectif est de vous faire ouvrir un compte chez un courtier en échange d’une commission. Ce conflit d’intérêt est aggravé par le fait que certains courtiers profitent des pertes de leurs clients sur les produits dérivés…
Un recrutement basé sur l’affiliation: un signal inquiétant
Paul Suissa attire ses victimes via un réseau d’affiliation ou d’apporteurs d’affaires. Cela signifie que la communication autour de son offre n’est pas neutre, mais intéressée.
L’affiliation est une publicité déguisée, qui dissimule son caractère commercial pour se faire passer pour une information fiable. C’est ce qui explique sa popularité auprès des influenceurs.
Le problème avec ce modèle, c’est le conflit d’intérêt manifeste entre celui qui recommande et celui qui achète, surtout lorsque l’offre est frauduleuse ou que les chances de perte sont élevées. Le recruteur fait croire à une opportunité lucrative. En réalité, il ne gagne de l’argent que grâce au recrutement, pas grâce au produit lui-même.
L’arnaque en ligne est organisée comme une industrie avec ses sous-traitants. Certains se spécialisent dans la collecte de données de victimes potentielles. Pour mieux comprendre ces mécanismes, consultez cette enquête du Monde.
Chaque apporteur d’affaire a son scénario pour appâter les victimes : promesse de fortune par le trading, le copy trading, les robots de trading, les pseudo-stars, les MLM, les paris sportifs, etc.
Pourquoi les réseaux sociaux sont le terrain de chasse idéal
L’essor des arnaques en ligne est indissociable de celui des réseaux sociaux. Paul Suissa recrute précisément via ces plateformes. Voici les méthodes les plus répandues :
- Facebook, Instagram, Twitter-X : publicités trompeuses, liens vers des sites de captures.
- Sites de rencontre : Tinder, Meetic, Lovoo, etc. : arnaques aux sentiments 2.0, avec appels à investir dans le trading.
- Applications privées : WhatsApp, Telegram, Signal : échanges confidentiels à l’abri de toute critique. Telegram coopère très peu avec les autorités.
Ces réseaux doivent être tenus responsables. Comme les banques doivent lutter contre le blanchiment, les plateformes doivent rendre des comptes si elles facilitent les arnaques. Tant qu’aucune jurisprudence ne les condamne, rien ne changera. Mais le jour où l’une d’entre elles sera reconnue complice, tout basculera.
Des mentions légales absentes ou problématiques
D’après la loi de 2004 pour la confiance dans l’économie numérique, « tous les sites internet professionnels doivent afficher des mentions obligatoires pour l’information du public » comme précisé ici :
- Nom, prénom, adresse de l’entreprise.
- Numéro d’immatriculation au registre du commerce.
- Adresse mail, téléphone.
- Numéro de TVA.
- Coordonnées de l’hébergeur.
- Nom et adresse de l’autorité compétente pour les activités réglementées.
L’absence de ces informations constitue une infraction pénale : 1 an d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Une entreprise sérieuse ne prendrait pas de tels risques. Cela confirme le caractère douteux de Paul Suissa. En effet:
- thefta.uk renvoie à une entreprise de droit américain, ThomasKralow LLC, qui semble être liée au site thomaskralow.com. Juridiquement, cela signifie que thefta.uk n’a pas le droit de proposer ses services en France.
- lafta.co.uk appelle les mêmes remarques.

Absence de régulation mais danger bien réel
Paul Suissa et ses sites n’apparaissent pas encore sur les listes noires officielles, mais cela ne signifie pas qu’il est légal. Ce profil correspond typiquement à une arnaque financière.
Nous vous invitons à signaler cette offre à Epargne Info Service , le service de l’AMF en charge de la protection des épargnants ou à l’Autorité Nationale des jeux d’argent. Une fois alertés, ils pourront l’ajouter à leur liste noire.
Ces listes reflètent aussi l’incapacité des autorités à enrayer la multiplication des arnaques. Elles reposent donc sur une forme de « shaming » collectif.
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L’avis de Warning-Trading: n’y allez pas
Compte tenu de ce qui précède, nous déconseillons d’aller vers ces offres, manifesrtement illégales/
Il est parfois difficile de croire que certains puissent investir autant d’efforts et d’intelligence dans une entreprise de spoliation. Pourtant, cette URL est un outil destiné à dépouiller les épargnants et l’arnaque en ligne est devenue une industrie.
Si vous rencontrez des problèmes avec cette offre, consultez cette page dédiée pour obtenir des conseils.