Il promouvait des investissements sur les réseaux sociaux et dans des publireportages. Il aurait perdu tout le capital. Au point que la justice le place sous contrôle judiciaire.
Sommaire
Toggle- Mai 2020: Xolali Zigah est placé sous contrôle judiciaire
- Le site proposait des investissement crypto mais il a disparu
- Avec Corinne Antaro, un couple aux manettes
- D’invraisemblables promesses de gains
- Un homme qui aime s’exhiber sur les réseaux
- Achat massif de publireportage
- De sincères soupçons de mythomanie
Mai 2020: Xolali Zigah est placé sous contrôle judiciaire
Au détour d’un acte d’administration de la société Cash Angel Education (cryptoschool), il est indiqué que Xolali (on trouve parfois Wolali) Kwakuvi Zigah « a fait l’objet, par ordonnance de placement sous contrôle judiciaire en date du 31 mai 2022, d’une interdiction d’exercer toutes fonctions professionnelles en lien avec la finance ou la gestion bancaire. »
Ce genre de décision judiciaire n’est pris que lorsque des faits particulièrement graves le justifient. Cash Angel et son président seraient confrontés à plusieurs procédures judiciaires en France. Des saisies auraient eu lieu « chez Binance en France et Kraken aux Îles Vierges britanniques ». C’est sa femme Corinne qui a pris la direction de l’entreprise. Que s’est-il passé?
Le site proposait des investissement crypto mais il a disparu
Le site de Cash Angel, cash-angel.com, proposait des investissement sur des actifs numériques et des cryptomonnaies.
Le site a disparu. Il n’affiche plus de contenus. Cependant, on peut toujours consulter le contenu qu’il proposait grâce à la Wayback machine.
Avec Corinne Antaro, un couple aux manettes
Ce site appartenait à la société éponyme Cash Angel, qui avait été créée en 2019. Elle était possédée majoritairement par Xolali Zigah et minoritairement par Corinne Antao, l’épouse de Xolali (voir une vidéo de leur mariage). Corinne Zigah était également la dirigeante en titre de la société, alors même que c’est Xolali Zigah qui était mis en avant par le site.
Corinne et Kwakuvi Zigah ont étalement créé Coinmunity en 2017 à Nice, avant de le transformer en Cash Angel Education. Toutes ces sociétés font aujourd’hui l’objet de procédures collectives.
Corinne a participé activement à la communication du groupe, essentiellement via des publireportages achetés par pour être mise en avant. C’est ainsi que theceomagazine.com lui a consacré un article entier, avec mise en scène de ses propres enfants.
Le magazine InLife lui a vendu la même prestation, lui permettant de faire la couverture du magazine.
Quand les affaires tourneront mal et que Xolali Zigah sera interdit de gestion, Corinne Antaro sera nommée à la tête de Cash Angel pour procéder à sa liquidation.
ID, 'entite', true); if(!empty($entite)) $entiteWithSpace = str_replace(['_'],[' '],$entite); $nb = countVictimsMERFor($entite); ?>Vous êtes victime de cette arnaque ? Obtenez justice !
D’invraisemblables promesses de gains
Cash-angel.com proposait des investissements garantissant des rendements qui paraissent invraisemblables. Ainsi, les contrats dits « champions » par lesquels des bitcoins étaient prêtés en échange d’un rendement annuel de 107% annuels. Encore, les contrat dits « dynamic » dans lesquels « les investisseurs prêtaient des actifs numériques à une adresse Ethereum (USDT ERC-20) en échange d’un rendement annuel garanti variant de 8 % à 75 %, principalement conclus à partir de 2021 ».
Mais depuis 2021, l’entreprise n’aurait pas pu honorer ses engagements ni rembourser leur capital à ses clients, c’est-à-dire « des cryptomonnaies empruntées, malgré des rapports financiers prétendument favorables ».
Un homme qui aime s’exhiber sur les réseaux
Xolali Kwakuvi Zigah est un communiquant hors de pair. Il se présente comme « coach et expert en investissement en haut rendement ». Il a pratiqué le théâtre et le piano, comme en témoigne sa chaîne Youtube. Il se met régulièrement en scène sur Facebook ou sur Instagram, où il aime citer ses propres aphorismes, pratiquement toujours en anglais. Il se distingue par l’utilisation d’une épingle de col, un élément manifestement identitaire.
Achat massif de publireportage
Il a également acheté des publireportages dans des médias connus et reconnus. Il s’est ainsi acheté un publireportage chez Maxence Rigottier (sur lequel nous avons publié cette enquête), un autre chez theceomagazine.com et d’autres chez Forbes. Il s’est également payé une interview sur BFM business.
Ces articles sponsorisés permettent de découvrir un trader pas comme les autres… Il cite Arthur Schopenhauer en plateau. Il détaille sa méthode. Il la nomme « POT » pour (bon) Père (de famille), Opportuniste et Trader. Une méthode paradoxale puisque le trading n’est en rien une gestion en « bon père de famille ».
De sincères soupçons de mythomanie
On apprend que « Xolali Zigah a déjà formé plus de 900 personnes et gère plus de 10 millions de crypto-actifs ». Il disposerait d’un master en finance de marché et d’un master en finance d’entreprise. Il aurait fait « des conférences à Dubaï, en Arabie Saoudite ou bien encore en Suisse ». A Davos, Xolali Zigah aurait gagné le Prix de l’Influenceur.
Nous n’avons trouvé aucune trace d’un quelconque prix de l’influenceur organisé à Davos. De façon piquante, Google ne fait ressortir qu’une seule référence avec comme mots clés « prix de l’influenceur » et Davos: l’article qui raconte justement que Xolali a reçu le prix de l’influenceur à Davos… Il est donc permis de se demander si Xolali ne souffrirait pas de mythomanie.
Nous l’espérons d’autant moins que Xolali a également affirmé dans ces publications avoir souffert de sclérose en plaques et avoir gagné 7 millions d’euros en 18 mois ou encore être passé de 80 000 euros d’actifs sous gestion à 29.4 millions en moins de trois ans.
Malgré les accusations dont il fait l’objet, aucun des titres de presse qui ont publié ces publicités n’a jugé bon de les retirer. La question se pose: les titres de presse qui relayent ces publireportages faisant la promotion de ce qui ressemble à une arnaque sont-il attaquables ne justice, comme les banques le sont parfois dans des affaires d’arnaque au titre de leur défaut de vigilance.