La société créée en 2008 fait l’objet de plaintes en Malaisie. En France, des investisseurs commencent à se regrouper.
Sommaire
Toggle- Un projet d’investissement dans la plantation d’Aquilaria
- Asia Plantation Capital aux abonnés absents
- « Fragrance du Bois », la succursale française d’APC
- Un réseau d’apporteurs d’affaire et pas de salariés
- Stéphane Sintes Aquilaria et Cannabis thérapeutique
- Un spécialiste des cryptos apporteur d’affaire pour APC
- Asia Plantation Capital essaye d’obtenir un agrément AMF
- Hexagone Capital, intermédiaire entre APC et des investisseurs
- Arnaque subtile ou vraie banqueroute?
Un projet d’investissement dans la plantation d’Aquilaria
Des Français ayant investi chez Asia Plantation Capital se rebiffent à la suite des mauvaises nouvelles annoncées par le groupe. En effet, cette entreprise asiatique serait en très mauvaise posture à la suite de sécheresses catastrophiques.
Asia Plantation Capital est une société créée en 2008 à Singapour pour investir dans la culture d’un bois précieux issu de l’Aquilaria produisant des résines rares. Le groupe achète des terrains et plante en Malaisie, à Sri Lanka, en Afrique (pour développer la culture de la noix de coco), en Suisse ou encore en Thaïlande ou la société aurait déménagé son siège social. Asia Plantation Capital aurait réussi à lever plus de 600 millions de dollars. En 2017, elle est déclarée « société de l’année » par The European Magazine.
Asia Plantation Capital aux abonnés absents
Hélas, tout ne s’est pas passé comme prévu.
D’après un autre article, asiaplantationcapital.com aurait “perdu des dizaines de millions de dollars après l’échec massif de ses opérations de bois d’agar”. Elle met en cause une sécheresse historique imprévisible. Déjà en 2020, la société avait exprimé ses craintes sans renoncer pour autant à ses investissements.
En avril 2022, des investisseurs malaisiens lancent l’alarme. 23 millions de Ringgit, la monnaie locale, soit près de 5 millions d’euros, manquent dans la comptabilité du groupe. Les investisseurs pressent les autorités locales d’enquêter. Mais rien ne se passe, malgré une ordonnance judiciaire.
La presse locale avait publié des informations alarmistes quelques semaines auparavant et Asia Plantation Capital avait réagi en menaçant le journal MalaysanNow de procédures judiciaires en diffamation.
Sur un forum, les témoignages de victimes commencent a s’étaler depuis le début de l’année.
Le site internet du groupe, asiaplantationcapital.com, n’affiche plus de contenu depuis quelques mois. Nous avons essayé de contacter des employés du groupe via leurs adresses mails professionnelles (@asiaplantationcapital.com) et nous avons reçu des messages d’erreur. On dirait que Asia Plantation Capital a subitement disparu. Son CEO, Gary Crates, est aux abonnés absents.
En juillet 2022, certains investisseurs d’APC en Malaisie ont reçu un message indiquant qu’Asian Plantation Capital devenait « Agarwood Originals Malaysia ». Mais agarwoodorginals.my, le site internet supposé de cette nouvelle entité, n’affiche pas non plus de contenus.
« Fragrance du Bois », la succursale française d’APC
Des épargnants ont investi chez Asia Plantation Capital en France et en Suisse. Difficile de déterminer leur nombre et les montants en jeu.
Pour recruter des investisseurs, le groupe a joué la carte de la sous-traitance et du réseau. Elle a ouvert des bureaux en Suisse où elle a établi son QG. En France, on ne lui connaît qu’une seule structure juridique: « Fragrance du bois limited », fondée à parts égales par David Linell et Barry Rawlinson en 2015. La société a son pendant en Angleterre, Fragrance du Bois (UK) Limited.
Marié à une Thaï, Linell réside en Thaïlande. Il est le gérant d’une société anglaise, PCA PTE Limited, qui a changé de nom en 2020. Auparavant, elle s’appelait Asia Plantation Capital Limited…
ID, 'entite', true); if(!empty($entite)) $entiteWithSpace = str_replace(['_'],[' '],$entite); $nb = countVictimsMERFor($entite); ?>Vous êtes victime de cette arnaque ? Obtenez justice !
Barry Rawlinson est né à Jersey et habite à Sri Lanka, non loin de l’aéroport de Colombo. Linell a dirigé à plusieurs dizaines de sociétés installées dans le monde entier, 53 rien qu’en Angleterre! En 2017, Rawlinson a revendu ses parts de la structure française à Linell. En 2020, elle a été radiée d’office du registre du commerce.
En réalité, un très grand nombre de sociétés sont liées de près ou de loin à APC. Nous avons trouvé la trace de 11 d’entre elles détaillées dans le schéma ci-dessus. Mais si l’on s’en tient à la documentation interne d’APC, on devrait également en trouver aux États-Unis, à Sri Lanka, au Kenia, en Chine, en Inde ou encore en République Tchèque.
Difficile de déterminer les rôles jouées par les sociétés entre elles. En Europe par exemple, les investisseurs ont contracté avec avec APC Luxembourg et non pas APC Suisse mais le paiement a bien été fait en Suisse.
Un réseau d’apporteurs d’affaire et pas de salariés
Pour recruter des investisseurs, le groupe est passé par des réseaux d’apporteurs d’affaire décentralisés et indépendants, ce qui n’est pas pour rassurer. Ils sont majoritairement basés dans la région nantaise et en Suisse.
Ainsi, Sandra Motsch Soulard (« Compliance & Sales administration Manager Europe » à Saint-Sébastien-sur-Loire), Faustine Brémond (qui se présente comme CGP), Mounir Ben Said (« business development » à Nice), Sabine Formisano (« business development »), Walter Ricardo Castillo (« appointed Representative » à Montreux en Suisse), Alice Proudhon (« intermédiaire commercial » à Carouge en Suisse, qui a supprimé son profil Linkedin depuis la publication de cet article), Véronique Liard-de Cordes (« agent Benelux » à Brussel)…
Stéphane Sintes Aquilaria et Cannabis thérapeutique
Basé en Thaïlande, Stéphane Sintes aurait joué un rôle important. Sur son profil Linkedin, il n’indique pas avoir travaillé pour APC en particulier mais pour « Plantation Group », de 2015 a 2021. En 202Z, il a fondé Oiltech+ et CannaTech+. Les URL oiltechplus.com et cannatechplus.com ont bien été réservée mais elles n’affichent pas de contenus. Cannatechplus est « spécialisé dans la production de CBD et de cannabis à usage médical ». Il prévoit l’installation de cliniques en Thaïlande en 2023.
Stéphane Sintes avait recruté une assistante franco-thaï, Janjira Avanzato. Ancienne étudiante à Blagnac, elle avait été interviewée dans la Dépêche en 2021 pour raconter le déroulement de la crise du Covid en Thaïlande.
Sintès travaillait avec un certain Henri Dupont-Madinier, conseiller patrimonial basé en Malaisie. Il met en avant le site kirafinance.com qui n’affiche pas de contenus et qui a été créé il y a un an. Officiellement, il est employé par Equance, une société de « gestion privée internationale ». Un des investisseurs d’APC nous a confirmé s’être vu proposer cet investissement via Equance.
Un spécialiste des cryptos apporteur d’affaire pour APC
L’un des membres de ce réseau sort du lot. Sébastien Gouspillou est « European Development Director ». C’est surtout un personnage médiatique régulièrement invité sur les plateaux de télévision pour parler cryptomonnaies car il est l’un des fondateurs de BigBlock Datacenter à Nantes.
Recruté pour trouver des clients en France depuis la Suisse, il a pris ses distance avec Asia Plantation Capital en 2017, constatant que le groupe ne se conformait pas aux dispositions de la loi Sapin 2, votée en 2016. « A partir de 2017, ma passion du bitcoin a pris le dessus » nous a-t-il expliqué par téléphone.
Asia Plantation Capital essaye d’obtenir un agrément AMF
Eric Charuel, un apporteur d’affaire collaborateur du groupe, avait été chargé de préparer un dossier de candidature pour permettre à APC de se mettre en conformité avec la nouvelle législation. Celle-ci venait réglementer une catégorie d’investissement en « biens divers » ou « biens atypiques ».
Cette catégorie fourre-tout regroupait tous les investissements trop marginaux ou originaux pour que le législateur aie pris autrefois la peine de leur attribuer une réglementation particulière. Cette catégorie a fait l’objet de quelques scandales retentissant comme l’affaire Aristophil, qui ont poussé le législateur à mettre de l’ordre. Désormais, ceux qui proposent des investissements en biens atypiques doivent d’abord y être autorisés par l’AMF. Actuellement, la liste compte 8 acteurs autorisés, 7 dans le domaine du vin et des spiritueux et un dernier dans le domaine de l’élevage.
APC, donc, a élaboré deux ans durant un dossier de candidature. L’agrément aurait achoppé sur des questions d’assurances, insuffisantes aux yeux de l’AMF. A partir de 2019, APC jette l’éponge.
Eric Charuel se dit convaincu du sérieux et de la bonne foi de l’entreprise. Les causes avancées pour expliquer sa déconfiture ne l’ont pas du tout surpris. Il déplore seulement « un manque total de communication ». Lui même a découvert du jour au lendemain que son adresse mail APC ne fonctionnait plus et que le site était suspendu, début 2022. Aucune explication n’a été donnée. « Si c’est une arnaque, c’est une énorme déception », conclue-t-il.
Hexagone Capital, intermédiaire entre APC et des investisseurs
Parmi les recruteurs d’APC: Hexagone Capital. Ce groupe financier est basé à Paris, Shanghai et Hong Kong. Il a servi d’intermédiaire pour aider APC à trouver des investisseurs, particulièrement en Asie et francophones.
Nous avons sollicité une réaction de la part d’Hexagone. Nos demandes ont bien été reçues mais le groupe refuse de nous répondre.
Arnaque subtile ou vraie banqueroute?
Comment interpréter la déconfiture d’Asia Plantation Capital?
Le groupe a-t-il proposé un investissement risqué, comme tous les investissements, et sa faillite serait banale?
Ou bien cette faillite sert-elle à dissimuler une escroquerie en bande organisée sophistiquée pour faire admettre leur perte par les investisseurs? Cela s’est déjà vu. Dans des arnaques complexes, une activité économique est effectivement développée. Mais elle s’avère anecdotique et ne sert qu’à inspirer la confiance, prouver que l’argent est réellement investi et continuer à récolter des fonds.
« Les plantations ont vraiment existe : elles ont ete visitees par certains clients et par de potentiels partenaires/apporteurs d’affaires, parfois tous frais payes par APC pour impressionner et rassurer. Il existe cependant un doute sur le fait que la quantite d’arbres correspondait bien au nombre de lots de tous les clients, ou bien si de memes lots ont ete vendus plusieurs fois a des clients differents (avec delivrance de certificats differents) ».
Une victime d’APC
Asia Plantation Capital peut donner cette impression. Le groupe a diffusé des photos et des vidéos qui donnent à penser que les investissements ont été réellement réalisés. Mais leur qualité est tellement faible et leur suggestivité tellement caricaturale que l’on est pris d’un doute. Depuis 2 ans, plus aucune vidéo n’est publiée sur la chaîne Youtube du groupe.
De même, les circuits de commercialisation de ces investissements en Europe sont tellement peu professionnels et hors des cadres régulés que le doute continue d’être nourri.
Si vous êtes l’un des investisseurs, n’hésitez pas à nous contacter pour nous apporter votre témoignage.
There are many HK investors in the same situation…
May investors in Mainland China too, including French and other nationalities of expatriates.
faustine bremond ancienne apprteuse d’affaire, CDG, travaille aujourdhui chez tallebz bretagne
Dès mai 2016, Stéphane Sintès et Sébastien Gouspillou étaient destinataire d’un mail reproduit ci-dessous. Ce mail posait un certain nombre de questions assez dérangeantes sur Asia Plantation Capital. Les destinataires de ce mail ne pouvaient pas ignorer les vices inhérent à l’offre d’APC. Quand ils y ont répondu, c’est généralement en recourant à des arguments d’autorité et sans répondre sur le fond:
1 -Absence de dette du groupe APC.
Toutes les sociétés ont de la dette même Facebook ou Google ; c’est un levier de croissance. Pourquoi aller chercher des capitaux auprès d’investisseurs privés auxquels il va falloir servir des TRI entre 8 et 10% alors qu’il est possible de se financer entre 1 et 2% aujourd’hui ?
APC met en avant une plus grande autonomie financière et le fait que « l’apport de fonds de son modèle d’achat a permis une croissance rapide ». (FAQ13)
Nous avons à priori la réponse à cellee première question : le groupe APC lève de la dette indirectement auprès des investisseurs privés et utilise ces capitaux pour financer son développement.
Pour autant, cela pose un problème : le groupe APC est débiteur d’une obligation de prestation envers ses investisseurs (entretien des plantations) pendant toute la durée du cycle et cette dette doit être portée au bilan sous forme de provision.
Une provision d’une année seulement apparait dans le bilan de la holding APC et l’investisseur ne sait donc pas si les couts de l’entretien forestier peuvent être réellement assumés par le groupe APC pendant toute la durée du cycle.
Le développement rapide du groupe APC associé à l’absence de dette bancaire et à l’insuffisance des provisions ressemble à un effet de cavalerie inquiétant. Quelles explications pouvons-nous apporter sur ce point ?
2- Autonomie d’APCM
La relation contractuelle principale est établie entre l’investisseur et la société APCM. La société APCM n’est pas une filiale de la holding APC mais une société autonome qui n’a aucun lien capitalistique avec la holding APC : le capital de APCM est détenu à 99,80% par une personne physique. La société APCM garantie un prix minimum fixé qui valide la pertinence du modèle économique et motive la décision d’achat de l’investisseur. Si demain la société APCM est défaillante, l’investisseur ne pourra pas se retourner contre la holding qui possède les actifs du groupe. Il n’y aucune incompatibilité pour que la société APCM soit une filiale à 100% de la holding APC. Cette autonomie délibérée laisse penser que la société APCM est un fusible au cas où les choses tournent mal. Quelles raisons objectives pouvons-nous mettre en avant pour justifier cette structuration ?
3-Alignement des intérêts
Compte tenu des deux points précédemment soulevés, se pose automatiquement la question de l’alignement des intérêts des investisseurs et du groupe APC.
L’investisseur finance en amont les arbres, tous les frais d’entretien, les commissions et le développement du groupe APC. Si la plantation n’est pas viable et/ou si le rendement n’est pas au niveau attendu, le seul vrai perdant sera l’investisseur, le groupe APC n’ayant pas acheté les arbres. C’est d’autant plus vrai si la société APCM est défaillante et que l’investisseur ne peut pas se retourner contre la holding APC. Il y a donc manifestement un déséquilibre des intérêts qui néanmoins disparaitra si nous pouvons apporter des réponses satisfaisantes aux deux points précédents.
4 -Manque de transparence de l’actionnariat
Nous ne connaissons pas les actionnaires de la holding APC. L’actionnaire principal de la holding est-il un magnat de l’immobilier installé à Monaco ou un vendeur de voiture installé en Angleterre comme nous l’a indiqué une source à priori fiable ? Nous n’en savons rien et les investisseurs ont le droit de savoir à qui ils confient leurs capitaux. Qui sont les actionnaires et ont-ils réellement apporté des fonds propres de manière significative pour participer au développement du groupe APC ?
5-contrôle de la production
De façon subsidiaire, se pose aussi la question du contrôle de la quantité et surtout de la qualité de l’huile. Il ressort des différentes études de marché que le marché de l’huile d’Oud est un marché de gré à gré sur lequel les amplitudes de prix sont énormes en fonction de la qualité et de la provenance de l’huile. En cas de défaillance d’APCM, cela serait un moindre mal pour l’investisseur de récupérer une huile de très haute qualité qui trouvera toujours preneur. Néanmoins, aucune garantie sur la qualité de l’huile n’est apportée dans le contrat signé par APCM. Quelles garanties contractuelles pouvons-nous apporter aux investisseurs sur la qualité ?
6-Lien avec Jardin Smith International
La société Jardin Smith international a commercialisé auprès d’investisseurs principalement singapouriens des parcelles de terrains en Angleterre entre 20.000 et 30.000 USD en annonçant des de plus-values très importantes. En effet, la société JSI prétendait que les terrains allaient devenir constructibles avec la perspective de l’organisation des JO de 2012, etc… JSI conservait 25% des terrains pour manifester son engagement dans le projet. Les terrains n’ont jamais été constructibles et les investisseurs sont aujourd’hui propriétaires de champs en Angleterre. La société JSI, qui est actuellement en sommeil, a commercialisé l’offre de plantation d’APC au tout début. Elle est par ailleurs domiciliée chez APC à Singapour et l’équipe d’APC est en grande partie un transfuge de JSI.
Plantation internationales
Bonjour,
Je vous invite à regarder du coté d’Africa Plantation Capital qui semble être la suite de APC… On y retrouve des élements d’APC + de nouvelles opportunités d’investissement…
Qd une arnaque est bonne, pourquoi ne pas le reproduire ailleurs… voila ce qu’il font
Le site africaplantationcapital.com nous a été signalé.
Quand nous nous rendons sur ce site, nous sommes automatiquement redirigé sur le site asiaplantationcapital.com
Poourtant, africaplantationcapital.com affiche bien du contenu, comme si la redirection ne concernait que certains internautes et pas d’autres. Sur quels critères est-on redirigé? Critère géographique?
Oct 2023 – Au Luxembourg, deux entreprises qui ont leur siège à Luxembourg et qui ont titrisé des fonds pour Asia plantation Capital viennent de se mettre en faillite :
Des investisseurs se retournent contre les administrateurs, et envisagent une action au pénal.
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Oct 2023 – In Luxembourg, two companies headquartered in Luxembourg that have securitized funds for Asia plantation Capital have just filed for bankruptcy :
APC Group (contact : Gary Crate and Steve Watts)
APC securitization (contact : Gary Crate and Steve Watts)
Investors are turning against the directors, and are considering criminal action.