Le FMI affirme que les monnaies numériques des banques centrales pourraient devenir réalité

cryptomonnaies

Dans son dernier rapport intitulé “Five Facts on Fintech” (Cinq Faits sur les Fintech), le Fonds Monétaire International (FMI) soutient en se basant sur une large enquête, qu’un nombre non négligeable de pays prévoit l’émergence de crypto-actifs soutenus par les banques centrales.

L’organisme a diligenté un vaste sondage auprès des banques centrales, des ministères des finances et autres agences gouvernementales de 189 pays. Et il en ressort que les banques centrales pourraient émettre des monnaies numériques dans un avenir proche, en raison notamment de la baisse des coûts et de la hausse de l’efficience induites. De fait, plusieurs pays tels que l’Uruguay, les Bahamas, la Chine, la Suède et l’Ukraine sont déjà partants pour la publication de cryptomonnaies des banques centrales (CBDC).

Les CBDC sont destinées à concurrencer le bitcoin et le reste du marché de la cryptomonnaie

D’après le FMI, plusieurs raisons expliquent l’émergence potentielle des CBDC, la principale étant de parer à la concurrence provenant des cryptomonnaies. En effet, le bitcoin et d’autres crypto-actifs majeurs sont de plus en plus adoptés en tant qu’alternatives crédibles aux actifs classiques. Le rapport divulgué par le FMI précise que l’étude révèle un intérêt certain des pays pour des monnaies numériques émises par les banques centrales, donc soutenues par les Etats : « A peu près 20 % des répondants ont affirmé qu’ils exploraient la possibilité de mettre en place de telles devises. Mais, à l’heure actuelle, seulement quatre projets pilotes sont répertoriés. »

Les CBDC ne vont pas seulement permettre aux banques centrales de faire face à la compétition du bitcoin et de ses congénères. Les autres raisons avancées pour justifier leur création, sont la réduction des coûts, une efficacité accrue dans l’exécution de la politique monétaire, et la mise à portée du public d’un instrument de paiement sans risque. Dans un rapport précédent datant de 2018, le FMI affirmait déjà que les crypto-actifs ont des caractéristiques pouvant améliorer l’efficacité du marché, mais pourraient dans le même temps poser des risques pour la stabilité financière s’ils n’étaient pas suffisamment réglementés. Le rapport mentionnait ainsi les brèches sécuritaires, les fraudes et échecs opérationnels ayant cours sur le marché de la cryptomonnaie comme étant de sérieux problèmes. Pour cette raison, le FMI précise que les régulateurs devront imposer les mesures de sauvegarde appropriées pour s’assurer que le secteur croisse sans menacer la stabilité financière.

Le Financial Action Task Force presse le G20 d’adopter au plus vite un dispositif de régulation harmonisé

Si les monnaies numériques des banques centrales visent à concurrencer les crypto-actifs décentralisés comme le bitcoin, elles ne devraient cependant pas constituer une menace pour eux. En effet, les CBDC seront structurés de façon à ce que l’institution centrale ait un contrôle total sur le système. Le mérite du bitcoin et des autres monnaies virtuelles décentralisés vient du fait qu’aucune entité centrale n’existe pour contrôler le réseau qui fonctionne alors comme un réseau peer-to-peer. En conséquence, n’importe qui peut envoyer et recevoir du bitcoin dans un tel système.

Pendant des années, plusieurs pays ont imposé des règles diverses pour réguler le marché des crypto-actifs. La Corée du Sud, les Etats-Unis, et le Japon ont chacun de son côté, mis en place un environnement régulé pour encadrer les activités des entreprises exerçant dans le domaine. D’autres nations comme la Chine et l’Inde ont quant à elles virtuellement banni la plupart des opérations liées aux monnaies électroniques. Mais l’heure est désormais à la mise en œuvre d’actions concertées entre les pays membres du G20.  Le Financial Action Task Force (FATF) pousse dans ce sens en encourageant les gouvernements à réglementer de façon plus stricte le marché d’échange de crypto-actifs en rapprochant les différentes politiques menées d’un pays à l’autre.

Les attentes portant sur l’émergence des CBDC, combinées aux dispositions sur lesquelles planche le G20 pour réguler le secteur de la monnaie numérique, indiquent clairement que celui-ci est sur le point de connaître de grands bouleversements. Il n’est pour autant pas certain que ces changements le rendent moins volatil et risqué.

Nicolas Gaiardo

Nicolas Gaiardo

Nicolas est un journaliste engagé dans la lutte contre les escroqueries financières et passionné du monde de la finance. "Débusqueur" des dernières arnaques astucieuses dans des produits financiers dits atypiques, il se fait un point d'honneur à vous en faire profiter.

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Vivine.martial@icloud.com

Bjr je voulais savoir mr Caron de FMi finance bureau 1place de l Italie 75013 paris est pas un arnaqueur? Merci de me renseigner il y a vraiment trop sur le marché l état doit ls punir il profite des gens qui son Fichier la banque

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