Le Bitcoin : des risques d’arnaques grandissants

Le Bitcoin est une « fraude » qui va exploser en vol, a récemment affirmé Jamie Dimon, le PDG de la banque JPMorgan Chase & Co. En France, l’AMF a engagé une réflexion sur ce mode de financement alternatif et appelle à la vigilance.

Le Bitcoin a dépassé les 4.000 dollars en août dernier, une ascension record qui suscite la curiosité des utilisateurs pour les crypto-monnaies. Les escrocs en ligne l’ont bien compris et se servent massivement des ICO (Initial Coin Offering), une pratique qui consiste à lever des fonds grâce à la crypto-monnaie, pour dérober de l’argent aux plus novices.

Le Bitcoin est une escroquerie selon le patron de JPMorgan

Jamie Dimon a qualifié le Bitcoin d’escroquerie en lançant également un avertissement à ses employés. En effet, il a affirmé que les salariés qui s’aventureraient à trader le Bitcoin seraient licenciés à la seconde. « On ne peut pas avoir un business où quelques personnes créent une monnaie à partir de rien et penser que ceux qui l’achètent sont intelligents », ajoute-t-il. Cette crypto-monnaie, qui n’a reçu le soutien d’aucun gouvernement, a vu sa valeur monter en flèche depuis le mois de décembre dernier, à plus de 3.500 euros. Elle permet aux utilisateurs de réaliser des transferts entre personnes, d’acheter des produits ou services sans passer par l’intermédiaire des banques et du système financier classique.

Le patron de JP Morgan prévoit des pertes conséquentes pour les acheteurs de Bitcoins. « Peut-être que ça montera à 20.000 dollars avant que cela n’arrive, mais cela finira par exploser ». Cependant, ce n’est pas la première fois que Jamie Dimon se prononce sur l’avenir du Bitcoin. En novembre 2015, il avait déjà annoncé « le Bitcoin ne survivra pas », puis en 2016 « le Bitcoin n’a pas d’avenir ». Il faut dire que, comme de nombreuses autres crypto-monnaies, le Bitcoin constitue un avertissement pour les gouvernements et les banques centrales.

La pratique de l’ICO interdite par la Chine et la Corée du Sud

De leur côté, la Chine et la Corée du Sud ont annoncé à quelques semaines d’intervalle, qu’elles allaient interdire la pratique d’ICO, les levées de fonds en crypto-monnaies. La Commission des Services Financiers (FSC), le régulateur local, entend interdire les levées de fonds quelle que soit la forme de crypto-monnaie utilisée afin de freiner l’apparition de potentielles arnaques. Elle promet des « sanctions sévères » contre ceux qui iront à l’encontre de cette décision. Il faut rappeler que la Corée du Sud abrite l’une des plus grandes plateformes d’échange de Bitcoin au monde. Le régulateur a tenu à préciser que sa décision ne signifie pas que la négociation de monnaies virtuelles dans le cadre de son système financier est implicitement acceptée. Ainsi, il continuera à surveiller les marchés financiers et promet la mise en place de mesures supplémentaires.

Le risque est bien réel pour les utilisateurs qui investissent dans les crypto-monnaies. En effet, les levées de fonds au travers d’une ICO explosent et les arnaques ou projets douteux se multiplient, générant des risques de perte en capital élevés pour les investisseurs. L’ICO ne présente aucune garantie pour les utilisateurs qui auront des difficultés à évaluer la pertinence et la qualité d’un projet qui n’existe pas encore. N’importe qui peut émettre un titre numérique, ce qui attire logiquement les escrocs.

Quel avenir pour la crypto-monnaie ?

Bitcoin, Ethereum, Dash, ces monnaies cryptées permettent de procéder à des achats totalement anonymes et qui ne dépendent d’aucune entité bancaire. En seulement quelques semaines, le cours de ces crypto-monnaies a littéralement explosé. Cela provient notamment du fait que de plus en plus d’investisseurs s’y intéressent. Certains espèrent même voir les crypto-monnaies devenir parfaitement anonymes alors que les Etats et les banquiers y voient davantage une solution d’éviter les taxes pour les grandes fortunes. Le Bitcoin devenant plus transparent, beaucoup d’investisseurs se tournent vers des monnaies moins utilisées comme Z Cash ou Monero. Toutefois, le réel anonymat est difficilement garanti. De nombreux pays comme l’Australie, le Japon ou encore la Russie ont légalisé le Bitcoin. Les crypto-monnaies sont confrontées de plus en plus aux gouvernements qui souhaitent réguler leurs usages. Les commerces en ligne sont désormais plus nombreux à accepter cette monnaie.

S’il est difficile de prévoir l’avenir des crypto-monnaies, à l’heure actuelle, les banques s’interrogent sur leurs impacts à l’égard de leur modèle d’affaires, donnant lieu à de vives réactions. Les risques d’arnaque sont quant à eux clairement identifiés. Certains sites qui dressent d’ailleurs la liste des ICO dénoncent les cas de détournement et les risques de cybersécurité.

Nicolas Gaiardo

Nicolas Gaiardo

Nicolas est un journaliste engagé dans la lutte contre les escroqueries financières et passionné du monde de la finance. "Débusqueur" des dernières arnaques astucieuses dans des produits financiers dits atypiques, il se fait un point d'honneur à vous en faire profiter.

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laurenson

que penser des Publications Agora ,Quotidienne de la Croissance ,et autres publications du groupe qui toutes vous encouragent a acheter du bitcoin ?Merci pour votre réponse !!

jenrisdeveau

 » Certains sites qui dressent d’ailleurs la liste des ICO dénoncent les cas de détournement et les risques de cybersécurité. » Quels sont ces sites SVP ? Merci

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