Alvexo plaide coupable et négocie une amende de 100 000 euros avec la Cysec

Cysec et Alvexo

Le courtier israélo-chypriote Alvexo s’en sort bien. Il ne paye que 100 000 euros pour des faits qui lui auraient couté bien plus cher dans d’autres pays de l’Union européenne. Un laxisme délibéré de la part du gendarme financier chypriote.

100 000 euros pour qu’Alvexo continu comme avant

Le 30 mars 2021, la Cysec et Alvexo ont négocié un accord pour mettre fin à des plaintes formés contre ce courtier israélo-chypriote également propriétaire de la marque Netotrade non régulée.

Cysec et Alvexo sanction
Capture d’écran de la décision de la Cysec de régler un différend avec le courtier Alvexo par une amende de 100 000 euros

Alvexo a préféré mettre fin le plus vite possible à « une enquête sur d’éventuelles violations de la loi sur les services et activités d’investissement et les marchés réglementés ». Il faisait l’objet d’une « enquête pour non-respect des restrictions relatives à la commercialisation, à la distribution et à la vente de contrats sur différence (CFD) à des clients de détail ».

Cette vidéo pédagogique permet de comprendre rapidement le groupe israélo-chypriote Alvexo-Netotrade

Des faits que l’on devine semblables à ceux que nous dénonçons depuis maintenant plusieurs années. Alvexo se targue de gérer plus d’un million de compte clients. L’amende aurait déjà été payée.

La Cysec, une autorité boursière volontairement inefficace

Le montant ridicule de cette sanction interroge sur l’efficacité du gendarme boursier chypriote, la Cysec.

Elle a imposé un total de 3,19 millions d’euros d’amendes administratives en 2020, dont 2,02 millions d’euros sont liés aux CIF. Cette autorité administrative a également suspendu la licence d’exploitation de 8 CIFs, révoqué la licence d’exploitation de 3 conseillers en investissements financiers, et notifié à plus de 93 entités réglementées de prendre certaines mesures, dans un délai spécifique après avoir identifié des faiblesses et/ou des omissions dans le cadre de ses contrôles de surveillance.

Il faut rapporter ces chiffres à ceux avancés par le Procureur de la République de Paris, François Molins pour les juger. En 2014, il avait publiquement estimé que les pertes des seuls épargnants français des ces arnaques semi-légales et illégales étaient estimées à 4,5 milliards d’euros.

A titre de comparaison, quand l’Autorité des Marchés Financiers avait condamné le courtier IG pour des faits parfaitement comparables à ceux qui étaient reprochés à Alvexo, c’est une amende de 500 000 euros qui était infligée.

Ce n’est donc pas en France que ces sites de trading pour les particuliers s’installent, mais dans un paradis fiscal et réglementaire laxiste comme Chypre, d’où émanent les deux tiers des plaintes reçues par l’AMF française.

Dans un précédent article, nous avions montré que des courtiers véreux avaient recrutés des employés de la Cysec. Une manière sans doute de s’acheter un sauve-conduit.

Il est donc parfaitement justifié d’interpréter le laxisme de la Cysec comme une volonté délibéré de donner l’impression de faire son travail mais en réalité de consolider le sentiment d’impunité qui règne dans le milieu des courtiers en ligne installés à Limassol.

Philippe Miller

Philippe Miller

Journaliste professionnel, télé et web, carte de presse n°115527, depuis 2010, spécialiste des arnaques financières, des paradis fiscaux et des mafias.

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