Le site d’origine chinoise pose de nombreux problèmes. Il pratique la vente à perte et collecte massivement vos données personnelles.
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ToggleLow cost, fast fashon, drop shipping et vente à perte
Temu est une plateforme de vente en ligne chinoise spécialisée en fast fashon et (très) low cost, et même vente à perte. En effet, le groupe perdrait quotidiennement de l’argent uniquement pour gagner des parts de marchés. Un peu comme Über. Le site perdrait 30 euros à chaque commande!
La plateforme Temu a été initialement déployée aux États-Unis en septembre 2022. En février 2023, elle s’étend à la sphère canadienne. Durant ce même mois, la société diffuse une publicité lors du Super Bowl. En mars 2023, Temu fait son entrée sur les marchés australien et néo-zélandais. Le mois suivant, la plateforme est lancée en France, en Italie, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne et au Royaume-Uni.
Elle offre une large gamme de produits à des tarifs considérablement réduits, principalement expédiés directement depuis la Chine aux consommateurs.
Temu aime les paradis fiscaux
Elle est gérée par la société PDD Holdings Inc, établie à Dublin. Auparavant, elle était installée à Shanghaï.
Temu est liée à la société PDD Holdings, enregistrée aux îles Caïmans et opérant en Chine. Les îles Caymans sont l’un des plus gros paradis fiscaux mondiaux.
Cette entreprise possède également Pinduoduo, une plateforme de commerce en ligne très populaire en Chine.
Le modèle Wish: flux tendus et zero stocks
Temu offre aux fournisseurs chinois la possibilité de vendre et d’expédier directement leurs produits aux clients, sans recourir à des entrepôts dans le pays de destination.
Les achats sur Temu peuvent être effectués soit via un navigateur web, soit grâce à une application mobile dédiée. En fin d’année 2022, l’application Temu est devenue l’application la plus téléchargée aux États-Unis.
Ce modèle rappelle furieusement le modèle déjà très critiqué du site Wish, qui avait été interdit par les autorités françaises.
Marketing agressif, absence de service après-vente et livraison aléatoire
Temu propose des produits gratuits à certains utilisateurs qui incitent de nouvelles personnes à télécharger l’application via des codes de parrainage, des partages sur les réseaux sociaux et des mécanismes de gamification. La plateforme recourt également à la publicité en ligne sur des plateformes telles que Facebook, Instagram et divers autres canaux en ligne.
Selon Sarah Perez, rédactrice pour TechCrunch, ces publicités semblent être efficaces pour augmenter le nombre de téléchargements de Temu. Cependant, dans les avis laissés sur l’application, on retrouve des plaintes similaires à celles souvent associées à Wish : des cas de fraudes, des retards et des dommages lors des livraisons, des erreurs de commande ainsi qu’un service client jugé défaillant.
Andrew Chow, qui écrit pour Time, ajoute que Temu commence à se forger une réputation pour des colis non livrés, des frais inexplicables, des erreurs dans les commandes et un service client perçu comme peu réactif.
Collectes illégales de données privées: Temu serait un malware
Les préoccupations autour de Temu se multiplient, notamment à la suite d’un rapport récent du site Grizzly Reports. Des soupçons planent sur la présence d’un logiciel espion au sein de cette plateforme, supposé suivre de près l’activité en ligne de ses utilisateurs. Du fait de ses liens ambiguës avec le gouvernement chinois, elle est désormais perçue comme une menace sérieuse.
Dans un récent rapport de l’analyste Siegfried Eggert, Temu est pointée du doigt pour sa propension à collecter de manière intrusive les données personnelles de ses utilisateurs. Au-delà des informations de navigation classiques, l’application est accusée de comporter un logiciel espion capturant toutes les activités des utilisateurs depuis leurs smartphones. Ce système serait capable de siphonner des messages privés ainsi que des informations bancaires.
Les conclusions de l’analyste sont sans équivoque : selon lui, Temu représente l’un des plus grands risques pour l’Occident. Il interroge notamment la viabilité économique de la plateforme. Selon ses estimations, chaque transaction coûte à Temu environ 30 dollars, en raison des dépenses publicitaires et des frais d’expédition. Cette question soulève des doutes quant à la soutenabilité financière de la plateforme, ce qui, pour Siegfried Eggert, constitue un indicateur supplémentaire d’un lien étroit avec le gouvernement chinois.
Temu est très critiquée aux États-Unis
En mai 2023, la commission d’examen de l’économie et de la sécurité entre les États-Unis et la Chine a exprimé ses préoccupations concernant les risques pour la confidentialité des données personnelles des utilisateurs sur Temu, une application d’achat affiliée à Pinduoduo. Cette inquiétude fait suite à la suppression de Pinduoduo de Google Play, certaines de ses versions ayant été découvertes contenant des logiciels malveillants.
Le 17 mai 2023, Greg Gianforte, gouverneur du Montana, a interdit l’utilisation de Temu, ainsi que des applications ByteDance (notamment TikTok), Telegram et WeChat, sur les appareils utilisés par les services de l’État.
En juin 2023, le comité restreint de la Chambre des États-Unis sur la concurrence stratégique entre les États-Unis et le Parti communiste chinois a déclaré que Temu ne respectait pas les dispositions de la loi ouïghoure sur la prévention du travail forcé, ne mettant même pas en place un programme de conformité significatif pour éviter la vente de biens issus du travail forcé sur sa plateforme.
En France, un an après son lancement, Temu fait déjà l’objet d’une enquête de la Répression des fraudes.
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