Ces derniers jours, nous avons reçu des demandes concernant des agissements à première vue peu scrupuleux de Maître Castell. Rapidement nous nous sommes aperçus qu’il s’agissait d’un site Internet éponyme à la base duquel ses prétendus collaborateurs abusent de leurs victimes pour leur soutirer des fonds en usant du scénario de la fausse récupération de fonds.
Le procédé est désormais bien connu. Suite à une première arnaque, les victimes se font démarcher quelques mois ou quelques années plus tard par le cabinet SCP Castell dont le collaborateur vous expliquera que votre affaire a été jugée et que les responsables ont été plus ou moins lourdement condamnés au choix par le tribunal de grande, moyenne ou petite instance, Interpol, la Banque Centrale Européenne, le fisc Bulgare ou la FCA. De cet inventaire farfelu il ne manque que la NASA et le Vatican qui seraient certainement mis à contribution s’ils pouvaient apporter plus de crédibilité à l’affaire.
Evidemment s’ensuivra une abondante correspondance par mail fournissant toutes les fausses preuves nécessaires liées au dit jugement, ce qui confortera la victime dans son illusion de pouvoir récupérer ses fonds, d’autant plus que ces documents sont habituellement de bonne qualité.
Car l’enjeu est là. Cet argent, soit disant en déshérence, qui parfois a continué à fructifier pendant la procédure contentieuse, ne peut pas vous être rendu. En tout cas, pas comme ça, gratuitement. Vous devez payer des frais, des taxes, honoraires, participations, montants de compensations et autres émoluments nécessaires à la levée de la consignation des fonds qui, sans cela, seront perdus pour tout le monde et partiront dans des directions aussi variées que l’imagination de l’arnaqueur.
La consultation du site Internet de SCP Castell nous a amené de surprises en surprises, car si le design est différent, le contenu est une copie de celui de Warning Trading. A gauche, l’original, et à droite la copie :
Nous y retrouvons au mot près certains textes de présentation, notamment la copie du texte de présentation de Broker Defense, mais également le concept de la rubrique d’exemples de litiges dont la structure des articles est identique à la nôtre :
La présentation du cabinet SCP Castell peut faire illusion. Les références présentées font appel à des cabinets aussi prestigieux que renommés où bien évidemment notre fauxMe Jacques Castell n’a jamais exercé pour la simple et bonne raison qu’il n’existe pas.
D’ailleurs, en y regardant de près, le logo aux arabesques compliquées est composé logiquement de la lettre C, mais également d’un L assez inattendu, graphiquement beaucoup plus joli à regarder qu’un vulgaire J avec son incongruité à s’obstiner à rester aussi vertical et dont la courbure ridiculement courte vers la gauche nuit gravement à l’esthétique globale de l’ensemble.
La description de l’équipe de cinq personnes se résume à la présentation de trois d’entre eux, au parcours aussi prestigieux qu’éloquent, car de leur glorieux passé, il est évidemment impossible d’en avoir la moindre confirmation.
Nous pouvons trouver quelques éléments instructifs, comme par exemple la pratique assidue du latin de remplissage, celui qui est utilisé abondamment pour simuler la présence de texte dans les maquettes commerciales en cours d’élaboration.
Mais le plus intéressant reste la passion de Me Castell pour les produits pétroliers, ainsi qu’il l’avoue lui-même :
Le mot de la fin sera donné par les références des dossiers résolus, car avec Me Castell, la résolution de litiges, c’est Magique !