Le sérieux et l’engagement du quotidien Le Monde s’arrête-t-il à la porte de sa régie publicitaire ? Nous sommes stupéfaits de trouver dans l’édition datée du vendredi 20 avril, en page 3 du cahier économique, une publicité pour le courtier israélo-chypriote Etoro, relancé récemment par la vogue du trading sur crypto-monnaies. Cette publicité révèle l’ignorance, même dans des milieux éduqués, de ce que sont les offres des trading à destination des particuliers.
Plus grave, cette publicité pourrait être illégale puisqu’elle semble tomber sous le coup de la loi Sapin II du 9 décembre 2016 qui interdit la publicité pour ce genre de produits. Etoro fait partie ce ces courtiers qui ont envahi les maillots d’équipe de sport, pour toucher une clientèle de supporters. Il y a quelques semaines, lorsque Nabilla faisait candidement de la publicité pour le trading bitcoin via une société basée à Andorre, c’est en réalité pour convaincre ses fans d’ouvrir un compte chez Etoro.
Nous avons solliciter la régie publicitaire du groupe Le Monde pour essayer de comprendre comment le groupe de presse a accepté de vendre cette publicité. Manifestement peu au fait des questions de trading pour les particuliers, notre interlocutrice nous a annoncé que le journal allait se renseigner sur ce sujet.
Mise à jour le 17 mai 2018
Depuis la publication de cet article, Le Monde a publié au moins quatre publicité semblable. Cyniquement, le journal a publié dans son édition du 18 mai un article intitulé « Attention aux placements financiers vendus sans agréments! » et sous-titré « Très risquées, les ventes de produits d’investissement en cryptomonnaies, vin ou diamants se multiplient sur internet ».