Usain Bolt a été arnaqué par un employé de Stocks and Securities Limited. Une quarantaine de clients ont également été victimes de fraudes.
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Toggle13 millions de dollars évaporés
Usain Bolt, le détenteur des records mondiaux du 100 et 200 mètres, a subi une diminution drastique de son patrimoine financier. Sur les 12,7 millions de dollars qu’il avait déposés chez Stocks and Securities Limited (SSL), il ne lui reste plus que 12 000 dollars, ce qui représente une perte de 99,99 % de son portefeuille d’investissements. Pendant ce temps, la Bourse de Jamaïque n’a enregistré qu’une baisse de 13 % au cours des douze derniers mois. SSL, la deuxième plus ancienne société de courtage en Jamaïque, fondée en 1973 et réglementée, était censée offrir toutes les garanties. Son slogan promettait « l’expérience de la liberté financière ».
Depuis que l’affaire a éclaté mi-janvier, elle a suscité de nombreuses discussions, y compris au plus haut niveau du pays, où l’on confirme prendre le problème au sérieux. Le Premier ministre, Andrew Holness, a affirmé que tous les efforts seraient déployés pour découvrir l’étendue de l’activité frauduleuse et traduire les responsables en justice. Depuis lors, le sprinteur, qui a été très discret, a licencié son gestionnaire d’affaires, selon l’Associated Press. Bien qu’il assure ne pas être « ruiné », Bolt admet avoir été considérablement refroidi par cette affaire. Analyse en détail.
La société de courtage Stocks and Securities Limited visée
SSL, acronyme de Stocks and Securities Limited, est une entreprise d’investissement jamaïcaine dont le siège social se trouve à Kingston, la capitale de l’île de la Jamaïque. Selon le quotidien local « Jamaïca Observer », SSL est classé comme le deuxième courtier en valeurs mobilières du pays.
Fondée au début des années 1970, Stocks and Securities Limited (SSL) se spécialise dans le courtage et les placements boursiers. Sur son site web, l’entreprise met l’accent sur la gestion financière et la création de la sécurité financière et de l’indépendance des Jamaïcains et de leurs familles en comprenant leurs revenus, leurs dépenses, leurs risques et leurs objectifs financiers.
Suite à l’affaire, la Commission des services financiers (FSC) a pris en charge temporairement la gestion de la société, en nommant un auditeur spécial. Chaque transaction est désormais surveillée de près. Dans un communiqué publié le 17 janvier, la FSC annonce également la nomination d’un nouveau directeur temporaire, Kenneth Tomlinson, de la société Business Recovery Services Limited, spécialisée dans le conseil et les missions liées à la solvabilité des entreprises.
Le principal suspect, un certain Jean-Ann Panton
Selon les avocats d’Usain Bolt, la somme initialement placée est passée de 12,8 millions à un montant dérisoire de 12 000 dollars. La quasi-totalité de ces fonds a donc disparu des comptes du célèbre sprinteur jamaïcain. L’enquête est toujours en cours, mais la principale piste explorée est celle d’un détournement d’argent perpétré par un ou plusieurs anciens employés. Parmi les suspects figure notamment Jean-Ann Panton, dont le domicile a été inspecté par la police le 20 janvier dernier.
Jean-Ann Panton, une employée modèle chez SSL depuis vingt-cinq ans, a reconnu avoir commis un vol en détournant les fonds de 39 clients. Pendant près de dix ans, elle a utilisé divers stratagèmes tels que de faux documents pour dissimuler ses actes et s’approprier des millions de dollars. En début janvier, l’entourage d’Usain Bolt a contacté SSL pour les informer qu’une de leurs employées s’était présentée dans leurs locaux et avait avoué avoir détourné l’argent du champion ainsi que celui d’autres clients.
Les autorités jamaïcaines sont-elles critiquées
La récente affaire a considérablement ébranlé la confiance du public envers les institutions financières jamaïcaines. Usain Bolt a expliqué à Associated Press : « C’était pour mon avenir. Tout le monde sait que j’ai trois enfants. Je veille toujours sur mes parents et je veux continuer à bien vivre ». Cette situation a entraîné la démission forcée d’Everton McFarlane, directeur exécutif de la Commission jamaïcaine des services financiers, qui quittera définitivement ses fonctions ce mardi.
Une partie de la population exprime sa méfiance envers les autorités, les accusant de ne pas avoir réagi suffisamment tôt. Andrew Holness, le Premier ministre, a même dû se justifier. Dans un communiqué publié le 25 janvier dernier, il affirme ne pas avoir de fonds actuellement détenus par la société. Il précise également : « Je tiens également à souligner que ni moi ni aucun membre de ma famille n’avons jamais emprunté à SSL ou reçu quelque forme de facilité de crédit de la SSL que ce soit ».
Cette affaire suscite également des craintes au sein de la population quant à un éventuel départ des investisseurs des places financières du pays, d’autant plus que le sprinteur avait spécifiquement choisi de placer son argent en Jamaïque. Les nombreux avis exprimés par les habitants sur Google font référence à cette situation. L’un d’entre eux écrit : « Usain gardait son argent localement pour soutenir les marchés financiers jamaïcains… cela aurait pu être à Grand Cayman ou en Suisse… Triste et honteux !!! ».
Cette affaire suscite également des inquiétudes parmi la population quant à la possibilité de voir les investisseurs se retirer des marchés financiers du pays, surtout compte tenu du choix spécifique d’Usain Bolt de placer son argent en Jamaïque. Les avis abondants laissés par les habitants sur Google font écho à cette préoccupation. L’un des commentaires déclare : « Usain a préféré conserver son argent localement pour soutenir les marchés financiers jamaïcains… cela aurait pu être placé aux îles Caïmans ou en Suisse… Triste et honteux !!! ».
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