149,5 millions d’euros de revenus de sponsoring auraient été dissimulés par le joueur de football du Real Madrid. Cette somme colossale a été cachée au fisc espagnol durant ces sept dernières années.
Le salaire de Ronaldo s’élevait à près de 34 millions d’euros en 2014, mais l’homme aurait perçu 74,8 millions d’euros entre 2009 et 2014 par l’intermédiaire d’une société offshore immatriculée aux Iles Vierges britanniques. Il aurait fini par déclarer une partie de ces revenus à l’administration fiscale mais sans payer d’intérêt de retard. En décembre 2014, le triple Ballon d’or aurait vendu ses droits marketing de la période 2015-2020 pour un montant de 74,7 millions d’euros, à un milliardaire singapourien, une action qui lui aurait fait économiser près de « 31 millions d’euros d’impôts », selon Mediapart.
D’autres footballeurs ont profité du système
Selon le consortium EIC, cette évasion fiscale a été orchestrée par Jorge Mendes, l’un des agents les plus influents du football mondial. Son probable système de dissimulation aurait permis de faire échapper 188 millions d’euros de revenus liés au sponsoring au contrôle du fisc. D’autres stars du monde du football dont il gère les intérêts sont soupçonnées, notamment José Mourinho, l’actuel entraîneur de Manchester United, qui aurait dissimulé 12 millions d’euros. L’enquête d’EIC dévoile que cet argent a été dissimulé grâce à un compte suisse détenu par une société offshore domiciliée aux îles Vierges britanniques. Mourinho a finalement payé 4,4 millions d’euros de redressement fiscal. Falcao, un autre attaquant vedette aurait également dissimulé une partie de ses revenus sur un compte suisse lorsqu’il évoluait à l’Atlético de Madrid. Ainsi, près d’1,3 million d’euros aurait transité par l’intermédiaire de sociétés en Irlande et aux Iles Vierges.
Une enquête toujours en cours
Dans un communiqué publié le 1er décembre dernier, Gestifute, la société de Jorge Mendes indique que « Cristiano Ronaldo et José Mourinho respectent pleinement leurs obligations fiscales vis-à-vis des autorités espagnoles et britanniques ». Une enquête serait toujours en cours, mais les avocats qui défendent l’attaquant portugais ont affirmé que « les impôts espagnols trouveront peu de chose ».
Lionel Messi, quintuple Ballon d’or, a lui aussi été confronté à des problèmes d’impôts. Il a été condamné avec son père pour fraude fiscale à 21 mois de prison avec sursis et à payer des amendes s’élevant à 3,7 millions d’euros. Les « Panama papers » avaient d’ailleurs révélé que Messi était bénéficiaire d’une société domiciliée en Amérique centrale.
Une affaire qui rappelle la participation de Ronaldo comme ambassadeur du site Xtrade
Nous en avions parlé dans un article faisant référence au combat d’une victime belge contre Xtrade et Ronaldo. Le joueur de football prêtait son image à ce site pour attirer l’attention de nouvelles victimes. La plateforme de Forex avait arnaqué une victime de plus de 100 000 €. Les méthodes employées par Xtrade sont similaires à celles utilisées par les autres sites de Forex chypriote. Entre pressions psychologiques, fausses promesses, manipulations des cours boursiers, nombreux sont les moyens utilisés par ces plateformes pour arnaquer les victimes.
Les députés ont interdit via un amendement au projet de loi Sapin 2, le parrainage sportif par les sites de trading proposant des instruments financiers risqués. Les contrats entre les plateformes et les cinq meilleurs clubs de foot de ligue 1 sont concernés par cette mesure qui vise à protéger les épargnants. Cependant, ces sociétés sont souvent autorisées en France car elles sont immatriculées à Chypre et bénéficient ainsi de la largesse de la Cysec, l’autorité des marchés chypriotes. Une fois dans l’Union Européenne, ces dernières obtiennent un agrément dans tous les pays de l’UE. De nombreux clubs de football sont peu regardants lorsqu’il s’agit de récolter l’argent des sponsors. Ces partenariats consistent à attirer de nouveaux traders sur leur plateforme mais c’est aussi un moyen de prouver qu’ils sont des courtiers fiables, ce qui n’est pas le cas.
On peut malheureusement craindre que le fléau des arnaques au trading perdure, et ruine encore de nombreux épargnants attirés par les promesses mensongères des escrocs du trading. Cinq clubs de foot de la ligue 1 ont conclu des partenariats avec des plateformes d’options binaires ou de Forex agréées par le régulateur de Chypre. Seules trois d’entre elles ont été sanctionnées par le régulateur.